Si, un de ces quatre matins, votre cellulaire vous annonce une bonne nouvelle, gardez bien votre calme et ne croyez pas au Père Noël. Oui, par ces temps de vaches maigres et lorsqu'on a le moral aplati comme une crêpe, l'on serait bien tenté de rêver… Et de croire qu'on a bel et bien gagné une fortune inespérée, sans avoir bougé sa carcasse et sué… Généralement, le montant annoncé par l'étrange correspondant étranger est, au bas mot, dix mille dinars ! Lorsqu'on n'a même pas dix dinars sur soi, il y a, ma foi, de quoi mourir de joie ! L'on serait alors en droit d'espérer éponger un déficit budgétaire allant grandissant, satisfaire des besoins pressants, demeurés de vœux pieux depuis longtemps et aussi – pourquoi pas ? – gratifier le cher papa d'une ravissante « omra », son éternel dada… Cela nous rappelle, somme toute, le vieux conte si apprécié de « Cosette et le pot au lait »… A partir de l'autre rive de la Méditerranée, le mystérieux correspondant demande par SMS à « l'heureux » gagnant, d'appeler illico le numéro du même interpellant, pour passer aux choses concrètes et se faire attribuer la somme rondelette… Mais attention ! Ne perdez pas votre temps, ni votre argent dans des affaires bidons. Qui ne profitent qu'au vil correspondant, en quête de pigeons… Car, vous êtes à mille lieues de voir la couleur et de sentir l'odeur de l'argent en question… Si les mauvais gars d'ailleurs comptent sur le faible maladif et de certains pour tout ce qui sonne et trébuche, les vilains messieurs d'ici misent plutôt sur la distraction, l'étourderie et la niaiserie du bonhomme touché, au gré du hasard… Lorsqu'un SMS, provenant d'une ligne GSM vous demande humblement de lui restituer un certain solde, qu'il prétend vous avoir viré par inadvertance, ne lui accordez jamais cette chance. Vérifiez votre avoir, pour ne pas vous laisser avoir… Du coup, vous verrez qu'aucun sou, ne vous avait été versé par l'apprenti-filou… Oui, c'est une forme d'arnaque et un mode « new-look » de supercherie, bien à la mode ces temps-ci. Devant la passivité et le silence complice de tous, ce phénomène gagne en ampleur et prend dans ses filets les abonnés crédules et distraits. Pourtant, ces aigrefins opèrent insolemment presque à visage découvert. Dans la mesure où ils sont identifiables à travers les numéros d'appel d'ici et d'ailleurs, accompagnant les messages transmis aux virtuels pigeons. Cela dit, l'on est bien curieux de savoir pourquoi les opérateurs, n'ont-ils pas bronché et levé le petit doigt, pour y mettre le holà. Au final, il aurait suffi de faire à chaque fois déclencher l'action publique pour vaincre ce fléau et en, finir avec ces pratiques.