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Liberté vestimentaire et sauvegarde des droits de l'Homme
Chronique juridique
Publié dans Le Temps le 16 - 12 - 2011

Par Ahmed NEMLAGHI - Le discours du nouveau président de la République a été reçu favorablement par l'ensemble des composantes de la société civile, suscitant toutefois des réactions différentes, concernant l'emploi d'un terme, pouvant prêter à confusion .En effet M. Marzouki a parlé des « Mounakkabat » (celles qui partent le Nikab) et des « Safirat » celles qui ne portent pas le voile, d'une manière générale.
Le mot « Safirat » est le pluriel de « Safirah » désignant en arabe littéraire celle qui a le visage découvert, et c'est ce que certains ont interprété dans un sens péjoratif.
Il faut dire concrètement, que le débat sur le port du voile ne date pas d'aujourd'hui, la querelle entre les (fondamentalistes « Salafistes » et les réformateurs musulmans étant depuis le début du 19ème siècle, avec le mouvement de la « Nahdha » en Egypte, de Rifaah Tahtaoui, puis Jamaleddine Al Afghani, Mohamed Abdou, et Kacem Amine qui ont tous tenté de concilier entre l'Islam et la modernité. Ils considéraient que l'évolution de la condition féminine, est nécessaire afin que le monde arabo-musulman, puisse évoluer.
Kacem Amine était favorable au « Soufour » ou le non port du voile par la femme.
Les avis des Salafistes sont mitigés. Pour certains le Nikab n'est pas obligatoire, pour d'autres, il est impératif que la femme se couvre les cheveux et le visage, afin de ne pas être « reconnue ou agressée. ». Ces deux termes ont été employés dans un verset coranique concernant les femmes du Prophète, qui jouissent d'un statut particulier. Cela ne devrait pas être applicable pour toutes les femmes, selon certains exégètes, qui affirment même que l'obligation d'une tenue vestimentaire tel que le jilbab (ou le Nikab) ne s'impose pas aux femmes qui ne l'ont jamais connu. Le Nikab est en effet une tenue vestimentaire particulière à une certaine région d'Arabie.
Les propos du président de la République étaient en fait dans le sens de la liberté vestimentaire, sans aucune distinction entre « Mounakkabet, et Safirat ».
C'est l'usage de ce mot « Safirat » qui a suscité des controverses.
Dans plusieurs langues, certains mots, ont été détournés de leur sens initial, et ce en fonction de l'usage courant qu'on a pris l'habitude d'en faire. Voyez le mot formidable par exemple, dont le sens initial a été pour désigner quelque chose d'effrayant, et qui a fini par prendre un sens tout à fait opposé. Traduit en arabe ce terme a eu la même finalité : Araouâa, désignant initialement l'effroi, est utilisé plutôt pour désigner tout ce qui est sublime.
Le mot Safirat, a été en effet, utilisé à un moment donné, dans un sens plutôt péjoratif.
Certains Salafistes désignent de « Safirat », les femmes, peu respectueuses des enseignements religieux.
C'est la raison pour laquelle, certains observateurs estiment que les Safirat ont été stigmatisées, peut-être à dessein dans le discours du président de la République. Pour étayer ce raisonnement, ils arguent que les tenu vestimentaires masculines n'ont pas été citées.
Ils ajoutent que l'usage du terme Safirat par le président de la République, n'avait pas son lieu d'être, tout comme les autres termes utilisés, tels que
Mouhajjabet, Mounakkabet. « le président de la République, aurait dû parler de liberté de tenue vestimentaire en général » a affirmé Me Abdessatar Ben Moussa, président de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme.
Et puis il n'était pas obligé de citer les différentes tenues vestimentaires, sinon, pourquoi s'arrêter aux tenues féminines. Il y a également des tenues masculines, telles, dont certaines ne sont pas appréciées, aussi bien par les Salafistes que par les modernistes. C'est un imbroglio dans lequel on s'égare inutilement.
En tout état de cause, il n'est pas concevable que le président de la République qui a appelé dans son discours, à « la réconciliation, afin d'œuvrer à aplanir les difficultés, avec abnégation et patience » ait pu utiliser ce terme « Safirat » à titre péjoratif.
Il parlait des droits de l'homme, dont entre autres, le droit à l'intégrité physique.
C'est de bon augure, puisque désormais, ce droit doit être recouvré avec sa consécration par la nouvelle constitution.
Ce n'est pas un droit consacré à un sexe déterminé. Les hommes également en sont concernés, et sont par la même libres de leur tenue vestimentaire.
A condition toutefois de ne pas empiéter sur la liberté d'autrui. C'est sous cet angle qu'il faut considérer ce droit à l'intégrité physique, c'est-à-dire dans le respect des lois et des règlements en vigueur, lesquelles doivent être conformes à la constitution.
Le problème n'est donc pas celui des « Safirat » quelle qu'en soit la connotation qu'on puisse donner à ce terme.
De toutes les façons, le président lui-même a affirmé, lors d'une interview à la chaîne nationale qu'il avait utilisé ce mot dans son sens strict et sans aucune intention malveillante de sa part.
Il faut donc considérer que l'équivoque est levée et ne pas bloquer sur une telle polémique, afin de ne pas s'égarer de la finalité consistant à sauvegarder et le droit à l'intégrité physique et morale et à consolider le droit de l'homme d'une manière générale.


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