Lotfi OUENNICHE - Parce qu'ils sont les instigateurs du mouvement révolutionnaire de ce début d'année 2011 et parce qu'ils sont les initiateurs du renouveau arabe, les Tunisiens ne peuvent qu'être solidaires des peuples qui combattent encore la dictature et qui aspirent à accéder à la démocratie et faire triompher les valeurs de liberté, de fierté et de justice. Comme ils ont soutenu le peuple égyptien, leurs cœurs battent aujourd'hui pour les peuples en Libye, au Yémen, à Bahrein, en Syrie et pour tous les peuples arabes victimes de la répression, de la spoliation de leurs droits et du pillage de leurs richesses nationales. Cette solidarité et ce soutien ne revêtent dans les circonstances actuelles qu'un aspect moral. C'est dans la logique des choses puisque le pays ne peut aller au-dessus de ses moyens étant donné qu'il est lui-même en butte à des difficultés conjoncturelles et passe par une période charnière de son existence nécessitant l'aide et l'assistance des pays frères et amis. Mais il s'agit d'une prospection de l'avenir et de la nature des futures relations interarabes qui doivent être impérativement basées sur la fraternité, le respect et l'interconnexion des intérêts entre les peuples et non entre les gouvernants. Et c'est sous cet angle que les préoccupations des Tunisiens se focalisent sur ce qui se passe en Libye plus que dans n'importe quel autre pays arabe. Parce que les Libyens subissent d'abord les affres de la dictature la plus abjecte de la région et parce que nos deux peuples sont unis par les liens du voisinage, de la famille, du commerce et de l'économie. L'affranchissement du peuple libyen du joug de la dictature ne pourra que servir les intérêts de la Tunisie et accroître la coopération pour le bien des deux peuples et pour leur prospérité réciproque.