M. Habib Khedher élu – coopté plutôt – rapporteur de la commission fondamentale, (celle qui rédigera la constitution) annonce déjà la couleur : « La constitution, selon lui, sera imprégnée des préceptes de la Chariaâ ». On ne saurait comprendre ou, du moins déceler, les réelles intentions à travers une déclaration aussi troublante et pour le moins équivoque. Troublante dans la mesure où M. Khedher feint d'ignorer qu'à bien des égards la constitution de 59 est fondamentalement inspirée des valeurs de l'Islam, mais proclame l'égalité des deux sexes, même si le Code du Statut Personnel n'a pas proclamé l'égalité dans l'héritage entre homme et femme. Equivoque aussi parce que M. Khedher dit la chose et son contraire, cultivant, peut-être bien stratégiquement, une espèce d'ambivalence entre l'exégète et le pragmatique ; entre le droit au culte et le devoir d'alignement sur les préceptes de la Chariaâ. L'ennui c'est que, appliquer la chariaâ ne signifie pas forcément se conformer aux valeurs de tolérance, d'égalité et d'équité, socle fondateur de l'Islam. Ainsi le travail de sape, et le grand déploiement idéologique se mettent en place. Ici Madame la ministre des droits de la femme qui remet au goût du jour le droit coutumier ; là M. Khedher qui se fait déjà la voix de son maître. Quelque part, c'est l'odeur âcre d'un certain obscurantisme latent qui se dégage, signe avant-coureur d'un cataclysme social avec pour enjeu la femme. Elle est menacée. Raouf KHALSI daassi glouba Mahdia15cl Kamel Sassi gamra nabil lamjed tounsi hor andalib fathi byga