Notre Equipe nationale rencontre, ce soir, à Franceville son homologue ghanéenne avec pour défi de faire partie de ce qu'on qualifie de « carré d'as », objectif visé par nos entraîneurs nationaux comme par la FTF. Pour toucher au but, nos joueurs sont appelés à sortir vainqueurs de ce match. Ont-ils les moyens de toucher au but sachant qu'une victoire sur le Ghana nous laissera l'espoir d'aller encore plus loin dans cette CAN 2012. Ecoutons Mahmoud Ouertani, l'ex-directeur technique national et actuel directeur technique du C.A.Bizertin. Le Temps : A l'heure qu'il est, on continue à surestimer l'équipe ghanéenne entraînant quelques appréhensions du côté tunisien. Cette appréciation est-elle justifiée ? M.Ouertani : J'estime qu'il n'y a pas lieu de surestimer l'équipe ghanéenne quand on arrive à ce stade de la compétition. Ce que je peux dire c'est que les Ghanéens ont négocié avec beaucoup d'intelligence et de métier le premier tour de la CAN. Je me contente de préciser que le Ghana est tout simplement une équipe parmi les trois voire quatre prétendants au sacre. Quelles sont, selon vous, les qualités de cette équipe ghanéenne ? Le Ghana est l'équipe qui a le plus évolué parmi les équipes nationales du continent africain. Rigueur dans le jeu et une tactique très développée. Sa défense en bloc constitue son point fort avec sortie rapide du ballon pour aller chercher l'adversaire dans sa zone. Le repli est très rapide à chaque perte du ballon et ce sont jusqu'à huit à neuf joueurs à aller couvrir leur zone. Qu'est-il demandé à l'équipe nationale tunisienne pour faire jeu égal avec son adversaire ? Il y a des principes de jeu qu'il faut préserver. Je m'explique. Rééditer la prestation réalisée face au Maroc avec une bonne disposition en défense en évoluant en bloc, en minimisant les espaces et en laissant voir venir l'adversaire. Il suffit à nos joueurs de développer leur jeu pour réussir le match que tout le monde en Tunisie attend d'eux. L'attaque rapide sera l'autre arme de notre sélection et là il appartient à Sami Trabelsi de faire les choix idoines pour surprendre le bloc érigé par les défenseurs ghanéens. Le sélectionneur tunisien dispose d'une kyrielle d'attaquants capables de marquer : Khalifa, Dhaouadi, Msakni, Jemaa, voire Darragi et Chikhaoui. Vous avez sûrement suivi la prestation des joueurs tunisiens alignés contre le Gabon. Faut-il compter sur quelques uns d'entre eux contre le Ghana ? Vous me posez une question très gênante dans la mesure où je n'aimerai pas me substituer au sélectionneur national qui est le mieux placé pour connaître les prédispositions du moment de ses joueurs. Mais comme vous insistez, je vais le faire à titre strictement personnel. Je pense qu'un joueur comme Saïhi mérite d'être titularisé d'entrée à côté, soit de Korbi, soit de Traoui et pourquoi de Ragued. Je continue, pourquoi ne pas aligner Chemman sur le flanc gauche de la défense sachant l'apport précieux qu'il apporte en phase offensive. En l'absence probable de Boussaïdi, Ifa occupera l'autre flanc tout en portant un troisième défenseur en couverture dans les couloirs pour contrer les deux attaquants Ayew et Asamoah. Pour conclure, votre pronostic ? Je tiens à ajouter qu'il revient à Sami Trabelsi et à personne d'autre de prendre ses responsabilités et de faire ses choix. Côté pronostic, il nous faut reconnaître que ce sera difficile et personne ne pourra me contredire. Toujours est-il, qu'en mettant en place un plan de jeu intelligent, en jouant sur les fautes de l'adversaire, en exploitant les occasions créées la victoire est dans nos cordes et que nos joueurs se mettent en tête qu'un match dure 92, 93 voir 95 minutes. Interview recueillie par Rafik BEN ARFA