La jeune dame, compétente, bien comme il faut, un sourire accueillant, dresse le contrat entre Tunisie Telecom et moi-même pour l'introduction d'une ligne téléphonique. Elle met le temps nécessaire, méticuleuse et précise. Elle essaye de réduire mon attente avec des mots gentils et de charmants sourires. Puis, elle me tend un papier à parapher et à signer. Elle le reprend et à moi de demander ma copie, selon les coutumes de tous les échanges contractuels. Elle me rit au nez m'assurant que dans l'institution où elle travaille, il n'est pas dans leur habitude de remettre une copie au partenaire. Je proteste invoquant cette règle en vigueur depuis Hammurabi, stipulant qu'un contrat, comme son nom l'indique est affaire de deux parties signataires de documents et conservatrices chacun du même. Elle répète, en avouant que ma logique était impeccable, que l'échange de contrat n'était pas dans les habitudes de la maison. Avant de perdre patience, je donne un exemple : « Si vous me vendez ou m'achetez une propriété, selon un contrat, chacun de nous doit conserver sa copie de l'acte, n'est ce pas ?! Car si un huissier de justice interpelle l'un d'entre nous, comment pourrait-il justifier de ses droits s'il n'a aucune archive à exhiber ?.... » . Et voici la réplique que je reçois toujours avec le sourire et qui m'oblige à perdre la voix de peur de perdre la raison : «Ô non ! Un huissier de justice ne viendra pas vous déranger, jamais ! Car Dieu est avec vous ( Rabbi ma'ak ) » . Et je quitte Tunisie Telecom les mains vides.