• Les contestataires tiennent à ce que les promesses soient consignées noir sur blanc et soient surtout tenues…Autrement « ça flambera » En ébullition continue, le bassin minier n'a pas l'air de reprendre son calme. Les sit-in se poursuivent dans quelques zones, plus particulièrement dans la CPG à Redeyf. « Cette décision a été prise suite au report des négociations avec le ministère des Affaires sociales pour aujourd'hui, en plus des promesses non tenues par le gouvernement », annonce Adnan Hajji, syndicaliste lors de la table ronde organisée hier par le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux, section du Bassin minier. Ayant pour objectif de déterminer les priorités de la zone et surtout la façon avec laquelle les syndicalistes doivent négocier avec le ministère concerné, la table ronde a été placée sous le thème « les revendications légitimes du bassin minier ». « Nous avons demandé des négociations sérieuses à propos d'un ensemble de revendications. Elles sont toutes prioritaires, urgentes et ne peuvent pas être reportées pour plus tard », déclare M. Hajji lors de la table ronde. La rencontre prévue aujourd'hui avec Khalil Zaouia « doit être couronnée par la signature d'un accord préliminaire », réitère le syndicaliste tout en ajoutant que « les sit-inneurs campent sur leur position et qu'ils n'arrêteront leur mouvement que lorsque le gouvernement affichera un sérieux engagement ». « Nous stopperons ces actions le jour où nous évaluons que les choses avancent bien », enchaîne M. Hajji qui considère que le bassin est victime de sous-développement malgré les richesses naturelles qui y existent. « Il s'agit là du deuxième problème à négocier avec le gouvernement », déclare le syndicaliste. Si M. Hajji a manifesté une volonté à reporter la négociation de la question du développement dans la région minière, car cela nécessite une approche correcte, il insiste sur « le fait qu'il y a des problèmes urgents et dont les solutions ne doivent pas être différées pour une raison ou une autre». Situation socio-économique Par ailleurs, Abdeljalil Bedoui a fait une lecture de la situation socio-économique dans le bassin minier et l'importance de son développement. Car « il est impossible de réaliser un développement national tout en ayant un déséquilibre régional », d'après M. Bedoui qui insiste sur l'importance de bien déterminer ces priorités en négociant que ce soit avec le gouvernement ou les investisseurs qui se font rares dans le bassin surtout après la fermeture de Yazaki, des centres d'appels ainsi que d'autres usines. « Plusieurs projets ont été réalisés dans la région depuis 2009, mais il s'est avéré qu'ils sont tous fragiles », critique M. Bedoui. Auparavant les participants ont rappelé les lacunes qui se posent dans le bassin depuis des années et qui ont alimenté les événements de 2008. Iniquité sociale, déséquilibre de développement, chômage, absence d'infrastructures, de prestations, pollution atmosphérique…la liste est longue, et le gouvernement ne prête pas encore attention à cette zone riche en ressources naturelles. D'où le risque permanent de grèves et de sit-in et donc de l'instabilité. Sana FARHAT
Adnane Hajji, syndicaliste: «Nous ne cèderons pas, car toutes les revendications sont prioritaires» Toutes les revendications présentées au gouvernement provisoire restent pour nous prioritaires. Elles sont axées sur l'emploi des jeunes, l'insertion professionnelle des enfants des employés de la Compagnie de Phosphate de Gafsa (CPG) victimes d'accidents de travail, la révision des pensions de retraite, la Société de l'Environnement et de Plantation et l'indemnisation des familles à cause de la pollution générée par la CPG. Pour exprimer leur attachement à ces demandes, un sit-in est observé actuellement dans la Compagnie à Redeyef. D'ailleurs, les vagues de protestations pourraient s'amplifier et s'accentuer en cas où le gouvernement provisoire ne manifeste pas un vrai engagement dans la résolution des problèmes posés et ce, en signant une convention cadre. Nous ne cèderons pas, car toutes les revendications sont prioritaires et ne concernent pas une seule catégorie. Elles reflètent les problèmes des chômeurs, des retraités, des employés…Il importe donc qu'on se mette d'accord, nous et le ministère des Affaires Sociales sur un principe.
Wassim Laâbidi, étudiant : «La situation socio-économique et le développement» La résolution du problème de la sous-traitance, la régularisation de la situation des travailleurs des chantiers, l'affichage des résultats du concours de recrutement dans la CPG et la réservation d'un quota aux enfants des victimes d'accidents de travail au sein de la compagnie sont parmi les priorités à examiner aujourd'hui. La situation socio-économique et le développement du bassin minier sont également une priorité pour les habitants, d'autant plus qu'un accord a été signé lors des années 90 entre les syndicats et la CPG stipulant de réserver une marge de bénéfices de la Compagnie aux projets de développement du bassin. Mais rien de cela n'a été concrétisé. Nous comptons par ailleurs 1400 diplômés du supérieur à Redeyef, ils attendent d'être embauchés. L'insertion dans la fonction publique est dès lors une solution à appliquer pour ces jeunes.
Taoufik Aïn, société civile : «Indemnisation des familles» Nos demandes datent de 2008. Elles sont les mêmes d'ailleurs. Nous revendiquons l'indemnisation des familles des martyrs et des blessés, un développement réel en plus de l'emploi.