• La Fédération syndicale annonce un taux de suivi proche de 100% • Silence radio du côté du ministère de l'Intérieur ! • Les partisans d'Ennahdha et les associations se démènent pour ramasser les ordures Les quelque 25.000 employés des municipalités ont entamé, hier, une grève de quatre jours pour réclamer de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Le mouvement de débrayage, qui concerne aussi bien les éboueurs que diverses autres catégories d'agents municipaux, fait suite à un préavis de grève déposé le 7 février par la Fédération générale des agents municipaux relevant de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Les grévistes réclament notamment la révision du statut régissant leur profession, la généralisation d'une indemnité spécifique, accordée récemment aux agents chargés du contrôle de l'application des procédures municipales, à toutes les catégories des employés des municipalités et la révision à la hausse du montant de l'indemnité de préservation de la santé dont bénéficient les éboueurs. «Les agents municipaux se révoltent contre la discrimination dont ils font l'objet. L'indemnité spécifique qui a bénéficié seulement à une infime partie des employés des municipalités a été accordée récemment à tous les agents de plusieurs autres ministères dont ceux de l'Education, des domaines de l'Etat et de la Santé publique», souligne Naceur Selmi, secrétaire général de Fédération générale des agents municipaux. Et d'ajouter: «le montant de l'indemnité de préservation de la santé dont bénéficient les éboueurs est, quant à lui, resté inchangé depuis 1981». Cette grève entraîne des nuisances pour les citoyens qui ont fait face à un amoncellement d'ordures dès la première journée de la grève. A Tunis comme dans toutes les autres villes du pays, les ordures jonchaient, hier, les trottoirs à tous les coins de rue, dégageant des odeurs pestilentielles. Campagnes de collecte d'ordures Dans certains quartiers, ce sont de véritables dépotoirs à ciel ouvert que l'on découvre. Les citoyens ne peuvent également entreprendre aucune démarche auprès des municipalités pour obtenir des documents d'état civil. Ceux qui ont besoin d'un extrait de naissance ou qui doivent légaliser une signature ou encore établir une copie conforme d'un document sont obligés d'attendre jusqu'à ce que les mairies ouvrent de nouveau leurs portes. Mais les diverses catégories des employés des municipalités ne sont pas prêts à reprendre du service tant que le gouvernement continuera à faire la sourdre oreille à leurs revendications. «Nous avons tout fait pour éviter ce débrayage, mais les autorités n'ont manifesté aucune volonté de satisfaire nos revendications légitimes. A l'issue d'une séance de négociation tenue samedi dernier, le ministre de l'Intérieur n'a fait qu'une promesse d'étudier les revendications des agents municipaux », précise Naceur Selmi. Du côté du ministère de l'Intérieur, on ne souhaite vraisemblablement pas commenter le débrayage. Nous avons, en effet, tenté à plusieurs reprises de joindre sans succès le porte-parole de ce ministère! Le risque de voir les poubelles qui débordent virer au problème sanitaire comme ce fut le cas lors d'une grève des éboueurs observée en avril 2011 a poussé les associations à se démener pour assurer autant que faire se peut le ramassage des ordures. A Hammamet, par exemple, un collectif d'associations, dont l'Association d'Education Relative à l'Environnement (AERE), l'Association de sauvegarde de la Médina (ASM) et l'Association El Baraka; ont distribué 5000 flyers de sensibilisation sur les risques d'accumulation des ordures et mis 10000 sachets à la disposition des ménages. De leur côté, les bureaux régionaux du mouvement Ennahdha ont appelé les sympathisants du parti à lancer des campagnes de collecte des ordures ménagères.