Le décret-loi sur la liberté de la presse restera-t-il lettre morte ? L'arrestation du directeur du journal Ettounsia, suite à la parution de la photo d'un footballeur d'origine tunisienne, accompagné d'un mannequin dénudé, a suscité, en plus de l'indignation générale ,diverses réactions, aussi bien de la part des médias que des associations et de plusieurs représentants de partis politiques. « C'est une décision politique a déclaré Kamel Lâabidi, président de l'Instance Nationale de Réforme de l'Information et de la Communication (l'INRIC ), d'où la crainte d'un procès politique dans cette affaire. Et la Justice transitionnelle, où est-elle dans tout cela ? La plupart des Juristes et des membres de la société civile estiment qu'il faut un recyclage aussi bien dans les instances judiciaires que dans les esprits de tous ceux qui sont appelés à nous juger, car il y a la loi et l'intime conviction du juge. Le réseau de la Justice transitionnelle a proposé à ce titre l'organisation d'un congrès national à l'initiative du ministère des Droits de l'Homme, qui réunira toutes les composantes de la société civile. Le même réseau a proposé la création d'une instance nationale, qui sera dotée de la personnalité civile et de l'autonomie financière. En attendant, la liberté d'expression est menacée, et il se crée chez certains médias une sorte d'auto censure, par cette crainte de se voir accusé pour diffamation ou atteinte aux bonnes mœurs et à l'ordre public. Quid du nouveau décret-loi sur la liberté de la presse ? Au-delà des convictions personnelles de chacun, la loi reste la seule issue pour trancher entre les différentes tendances. La mise en application du décret-loi, incombe entre autres au ministère des Droits de l'Homme. Cependant, le ministre des droits a pris une position contraire, pour jeter son dévolu sur les journalistes qui « s'amusent à violer le sacré, dans des torchons qu'ils qualifient de journaux »a-t-il déclaré. Oui mais attendant ces torchons brûlent davantage avec cet acharnement sur la liberté d'expression en général. Celle-ci en tous les cas, restera bien menacée, tant que le nouveau décret-loi sur la presse n'est pas mis en application et que des journalistes sont jugés en vertu du code pénal, ce qui constitue un retour aux procès politiques. Quel en sera l'intime conviction du juge, dans ce procès d'Ettousia ? Selon ses avocats, le directeur de ce journal doit bénéficier d'un non lieu, car il s'agit d'un délit de presse et non d'un délit de droit commun. Il faut l'espérer, surtout que le président dans cette affaire n'est autre que M. Faouzi jbali réputé pour son intégrité et sa droiture.