• Grand rassemblement de protestation contre les attaques de ses locaux Un grand rassemblement organisé par l'UGTT, samedi derrnier, pour protester contre les multiples agressions dont ont fait l'objet plusieurs locaux de la centrale syndicale, s'est déroulé hier, avec la participation de plusieurs représentants des partis politiques, des associations, ainsi que les médias écrits et audiovisuels. La place M'hamed Ali était comble depuis 9 heures du matin. Des pancartes comportant des slogans de soutien à l'organisation syndicale, étaient arborées ainsi que des photos du fondateur de l'UGTT, Farhat Hached leader tombé sous les balles des colons pour avoir dénoncé les injustices que subissaient les travailleurs autochtones. Des tracts de soutien étaient distribués par des organisations et associations, telles que la Ligue de la Gauche Ouvrière, ou l'Union Tunisienne des Femmes Démocrates, et ce pour dénoncer les agressions perpétrées à l'encontre de l'UGTT, dont plusieurs locaux ont été saccagés. Dans les bureaux de l'UGTT , l'Etat major était là au complet. Le nouveau Secrétaire Général était décontracté et souriant, en recevant plusieurs représentants de partis politiques, venus exprimer leur soutien. On pouvait reconnaître entre autres, Ahmed Brahim, Maya Jribi, Chokri Belaïd et bien d'autres. Entre deux poignées de mains, il a bien voulu nous accorder un petit entretien pour nous expliquer que l'UGTT est la cible de tous ceux qui encouragent l'anarchie et qui sont contre l'évolution du pays vers un avenir meilleur. Les multiples actes de barbarie contre la centrale syndicale, le dernier en date, ayant eu lieu dernièrement, en jetant les ordures à même le sol, en pleine place M'hamed Ali, ne font qu'envenimer cette situation dans laquelle certains éléments essaient par tous les moyens de créer des obstacles à l'évolution du pays sur la voie de la transition démocratique. A qui profite ces actes de barbaries ? La plupart des gens, que ce soit parmi les responsables syndicalistes ou les représentants des partis politiques, ont tendance à parler d'un bras de fer entre les Nahdhaouis et les syndicalistes. Ces derniers prétendent que les Nahdhaouis ,veulent s'attaquer à toutes les forces vives du pays, dont bien évidemment, l'UGTT, centrale syndicale connue pour son militantisme politique, aussi bien durant l'ère coloniale, que durant l'indépendance. La lutte sans merci qu'avait menée le leader syndicaliste Habib Achour pour la protection des droits des travailleurs a abouti, aux événements du jeudi noir le 26 janvier 1978, ainsi qu'aux émeutes du pain en 1984. Or les forces obscurantistes qui se sont développées depuis la Révolution, et qui prétendent défendre le peuple en parlant en son nom, ne font que nuire aux intérêts du peuple, en violant ses droits les plus élémentaires tels que celui de s'exprimer librement et de penser selon ses convictions sans contrainte ni violence. En dénonçant ces actes de barbarie l'UGTT appelle tous ceux qui sont à la tête du pouvoir à œuvrer à une meilleure protection des biens d'autrui, ainsi qu'à mieux protéger les droits de l'Homme, dont notamment le droit syndical. Les manifestants ont par la suite défilé, par milliers, depuis la place M'hamed Ali, jusqu'à la place de la Révolution. Tout le long de l'Avenue Bourguiba, différents slogans, visant les Nahdhaoui étaient scandés par les manifestants, auxquels se sont joints les agents municipaux de nettoyage pour clamer leurs revendications tendant à la régularisation de leur situation professionnelle, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils sont encore en grève. On pouvait remarquer également quelques jeunes, soutenant visiblement le parti Ennahdha , à proximité de l'Avenue Bourguiba, qui lançaient des slogans contre l'UGTT, pour contrecarrer l'action de cette dernière, sans pour autant y parvenir.