Banana, Afful et Darragi. Voilà trois joueurs qui ont pris une part prépondérante dans les trois sacres de l'équipe de Bab Souika. Le premier a donné plus de stabilité et d'assurance dans l'axe de la défense, le deuxième a toujours été d'un apport précieux pour ses co-équipiers toutes les fois qu'il a été aligné soit sur le flanc droit et gauche en défense soit comme milieu, c'est un peu le joker de l'Espérance (inutile de rappeler ce but d'anthologie qu'il a marqué en finale retour de la ligue africaine) et le troisième est une pièce maîtresse au niveau de l'animation offensive outre les buts décisifs qu'il a souvent marqués. Ces trois joueurs, absents pour des raisons différentes, ont laissé un grand vide au sein de l'équipe samedi en super coupe d'Afrique contre le MAS de Fès. Cela n'excuse pas pour autant le flop des « Sang et Or » devant une équipe marocaine dont le mérite a été de croire en ses chances en dépit du handicap de déplacement aidé par la prestation d'un ensemble espérantiste totalement hors du coup.
La hantise des tirs aux buts ratés
Revenons à présent au match de samedi dernier et commençons par le début. Au coup de sifflet final et peu avant la séance des tirs aux buts, peu de personnes parmi les inconditionnels de l'Espérance croyaient en la réussite de leur équipe. La raison est simple : les séances des tirs au but n'ont jamais réussi à l'Espérance dans les rencontres de cette importance. Que dire quand le choix porté sur les tireurs laisse un grand point d'interrogation ? Sameh Derbali et Walid Hicheri étaient-ils les plus indiqués pour tirer les penalties ? Le premier a réalisé une probante prestation notamment sur le plan engagement donc physique. Il était visiblement sur les genoux, ce qui explique son tir mal appuyé permettant au gardien du MAS de bloquer le ballon sans difficulté. Walid Hicheri a fait l'un de ses plus mauvais matches samedi dernier, il porte ( avec Ben Mansour ) une bonne part de responsabilité sur le but concédé à la 20ème minute. Outre ses passes dont 70 % d'entre elles ont été interceptées par l'adversaire si elles n'ont pas fini en touche. Et puis c'est un défenseur habitué à de longs dégagements à partir de sa zone donc pas rompu à tirer des penalties. Le choix porté sur Walid Hicheri était injustifié. L'axial de l'Espérance n'était pas dans son meilleur jour et le choix porté sur lui ne se justifiait pas. Il y avait pourtant des joueurs habitués à ce genre d'exercices à l'instar de Chemmam, Njang et pourquoi pas le jeune Mhirsi. Il semblerait que ces joueurs ont refusé de tirer et c'est gravissime pour des joueurs professionnels. Derbali et Hicheri ont eu au moins le courage d'accepter de le faire.
Mauvais choix tactiques
En fait, l'Espérance n'aurait pas dû en arriver à la séance des tirs aux buts si le dispositif mis en place par Michel Decastel était le mieux indiqué pour un match qui se joue à domicile donnant l'occasion à l'entraîneur Taoussi de clamer haut et fort qu'il a bien étudié le jeu de l'Espérance. Est-ce qu'il aurait fait la même remarque si le milieu « sang et or » était composé de Korbi, Traoui, Iheb Msakni et Youssef Msakni ? Et si l'arbitre Daniel Bennet n'avait pas fait preuve d'excès de zèle en expulsant Majdi Traoui pour une faute inexistante ? Plusieurs raisons ont contribué à cette défaite : la succession des rencontres disputées à intervalles très rapprochées les uns des autres comme à la mauvaise lecture des spécificités des joueurs adverses que Michel Decastel connaît, pourtant, assez bien et au dispositif tactique adopté pour ce match outre le refus de quelques joueurs cadres de l'équipe de prendre la responsabilité de faire partie des tireurs aux buts.
C.A et E.S.T, deux clubs tunisiens victimes du MAS
Le MAS de Fès est la première équipe détentrice de la coupe de la CAF qui parvient à remporter la super coupe d'Afrique des clubs. C'est donc à son tour de se retrouver sur le toit de l'Afrique. Grâce à deux retentissantes victoires sur deux équipes tunisiennes. Une première fois aux dépens du Club Africain en finale de la coupe de la CAF après la séance des tirs aux buts. Et une seconde fois en super coupe d'Afrique devant l'Espérance Sportive de Tunis …dans les mêmes conditions. Est-ce la fin du signe indien qui a poursuivi le football marocain toutes les fois qu'il a à faire à son homologue tunisien ? L'avenir nous le dira.