Il est écrit quelque part que l'Espérance de Tunis ne réalisera pas son quadruplé. En égalisant dans les dernières secondes du match, les « Sang et Or » bénéficiaient, pourtant, d'une seconde chance pour atteindre leur objectif grâce à la séance des tirs aux buts. Une séance qui ne va pas leur a réussir par la faute de Sameh Derbali et Walid Hicheri qui ont raté leurs tirs. On jouait, en effet, les dernières secondes des dix minutes du temps de récupération accordées par l'arbitre Daniel Bennet. Ultime attaque des « Sang et Or » et reprise rageuse de Khalil Chemmam qui égalise dans l'allégresse générale. Tout était à refaire pour les deux équipes. Commençons par le début. Première surprise à la lecture de la formation rentrante de l'Espérance de Tunis dans la mesure où Michel Decastel a choisi d'aligner trois pivots à l'entre jeu pour faire évoluer son équipe en 4-3-3. Une décision prise le matin de la rencontre. Curieux quand on se rappelle que le technicien suisse a toujours dit que, lorsqu'on joue « à la maison », il est inadmissible d'aligner trois pivots. La suite, nous la connaîtrons tout au long de la première période de jeu. En face, Rachid Taoussi a aligné les joueurs qu'il a estimés les plus en forme du moment préférant laisser ses deux étrangers sur le banc des remplaçants. Absence totale d'animation offensive Pas de séance d'observation. Le match s'emballe dès le coup d'envoi, chaque équipe cherchant à surprendre celle d'en face et les opportunités de marquer de se succèder à un rythme régulier. En quinze minutes, nous en avons comptées pas moins de cinq, trois pour l'Espérance contre deux au MAS de Fès. D'un côté comme de l'autre, on était près d'ouvrir le score mais les deux gardiens Ben Chérifia et Zniti étaient à chaque fois bien placés pour écarter le danger notamment sur le tir de Y. Msakni pour ce dernier. Très bons techniciens et conduits par un excellent Ayati, les Marocains ne s'en laissent pas compter et mettent une forte pression sur les défenseurs espérantistes qui finirent par commettre la faute. En laissant Bouzakroumi libre de toute surveillance, l'attaquant du MAS ne laisse pas passer une occasion aussi propice pour marquer. On jouait depuis vingt bonnes minutes. Un but qui va jeter le doute dans les esprits des joueurs « sang et Or » qui tombent à plusieurs reprises dans l'hors jeu piège adopté par les Marocains. Les minutes s'égrènent inexorablement et point de solutions pour revenir au score, les joueurs du MAS de Fès excellents dans la couverture et la relance laissent rarement l'initiative aux Tunisiens. Avec un nombre aussi important de pivots, l'Espérance ne pouvait aspirer à mieux en l'absence totale d'animation offensive. Chemmam sauve la mise Des changements en seconde mi-temps, il y en aura un premier à l'Espérance de Tunis, Iheb Msakni relevant Aouadhi, inexistant en première mi-temps. Une première période qui va mal commencer pour les « Sang et Or » avec l'expulsion de Traoui qui a récolté son second avertissement pour une faute inexistante sur un joueur du Mas de Fès. Pourtant l'Espérance va entamer le reprise sur les chapeaux de roue avec une première occasion au cours de laquelle Bouazzi aurait dû bénéficier d'un penalty à la suite d'une sortie du gardien Zniti (50ème minute). Une action sur laquelle le gardien du MAS mettra quelques minutes pour récupérer mais pas totalement puisqu'il sera acculé à demander son remplacement. L'Espérance pousse, pousse sans pour autant trouver la solution finale d'autant plus que Youssef Msakni étroitement surveillé ne peut donner la pleine mesure de son talent. Survint la sortie de Traoui (62ème minute) qui n'empêchera pas l'Espérance de continuer à monopoliser le ballon. Les Marocains vont dès lors opter pour la défensive et lancer quelques contres dont quelques uns ont failli aboutir. Un dernier quart d'heure au cours duquel les joueurs du MAS, en supériorité numérique parviennent à bien gérer leur avance jusqu'à ses dernières secondes et le but d'égalisation de Chemmam. Nous concluons que le MAS de Fès méritait plus que son vis-à-vis espérantiste cette super coupe d'Afrique. Rafik BEN ARFA
Synopsis * Stade olympique de Radès * Pelouse en bon état * Temps printanier * Public évalué à 15000 spectateurs * Arbitrage de M. Daniel Bennet assisté de MM. Malefi Inok et Fwela Thifi. 4ème arbitre : Hungani Tinyko ( tous quatre Sud Africains ) * Espérance S.T – MAS de Fès 1 à 1 (mi-temps 0-1) * Avertissements : Traoui – Mouelhi – Msakni (EST) Halhoul - Dahmani (MAS de Fès) * Expulsion : Traoui (62') * But de Bouzekroumi (20') * Espérance S.T : Ben Chérifia – S.Derbali – Chemmam – Hicheri – Ben Mansour (Coulibaly 87')– Traoui – Mouelhi - Aouadhi – Bouazzi (Mhirsi(80') Youssef Msakni - Njang * M.A.S de Fès : Zniti (Fouha51') - Lamrani – Basri - Zakrouni Hamouni – Hajji – Dahmani (Diop 77') – Chtibi – Ayati – Bouzarouk – Halhoul
Déclarations des entraineurs Michel De Castel : « Manqué d'éfficacité » « Nous avons très bien entamé la rencontre mais nous avons raté pas moins de quatre à cinq occasions pour tuer le match. Nous prenons un but sur une erreur de placement et contre le courant du jeu. Aouadhi qui était un peu en dedans a été remplacé par Iheb Msakni ce qui a conféré plus de fluidité à notre jeu. Non je n'ai pas évolué avec trois pivots du fait qu'un seul avait la vocation défensive et les deux autres avaient un profil offensif. Nous parvenions tout de même à revenir au score mais la loterie des tirs au but nous a été fatale en nous tournant le dos. Place maintenant au championnat. »
Rachid Taouassi : « Victoire méritée » « Je savais que l'Espérance le champion d'Afrique en titre serait difficile à aller chercher de front. C'est pour cela que nous avons adopté un profil attentiste sans trop nous hasarder devant. L'orage passé, nous avons tout de même tenté notre chance avec un but d'avance à la mi-temps. La seconde période était pénible pour nous car les locaux avaient jeté toutes leurs forces dans la bataille en parvenant à égaliser au temps additionnel. Les tirs au but ont été de notre côté et c'est tant mieux pour nous. » Mohamed Sahbi RAMMAH ----- Pas d'audace, pas de culot…. Et la sanction Une défaite… programmée ! •DeCastel… élimine l'Espérance Dans l'euphorie d'avant-match, tout le monde a la passion du verbe et l'espoir que la « machine » espérantiste aura raison du « rationalisme » marocain. Mais, il s'est avéré au fil des minutes du jeu que M.Decastel a fait les mauvais choix dès le départ, ce qui lui coûtera bien cher. Toute la première mi-temps, l'Espérance a joué très repliée sans avoir les moyens de presser haut l'adversaire. La relance a été totalement absente, parce que tout simplement les Korbi et les Iheb Msakni, jouaient les « figurants » sur le banc du coach suisse. Se permettre de mettre en veilleuse deux internationaux moteurs, l'un en récupération défensive et l'autre en relance et en passes décisives, c'est un véritable suicide que même la grande Espérance ne peut se permettre. Aouadhi, certes, solide et bon joueur, mais il manque de rythme et d'audace devant. M.DeCastel démontre, encore une fois, son manque de culot. Il n'a fait que subir sans jamais aller devant… Or, seuls les audacieux ont la jouissance ! Avec cette optique, l'Espérance de DeCastel donne déjà les signes de l'essoufflement. Les matches précédents le prouvent, pour avoir été gagnés à la peine sur le fil. Pourtant le Suisse a les moyens de se reprendre… Il doit remettre les « tigres » dans son moteur…. Korbi et Iheb Msakni, avant qu'il ne soit trop tard ! Attention, il y a du travail en perspective dans la maison « Espérance » et ça n'attend pas !