A l'instar de la majorité des communes du pays, la ville de Nabeul connaît d'énormes problèmes. En effet, les 100.000 habitants de la commune souffrent, en premier lieu, de la saleté, de la construction anarchique et de la prolifération des kiosques. Quel est le responsable de cet état de fait on ne peut plus déplorable ? Qui des citoyens, des autorités sont coupables ? Autant de questions aussi importantes les unes que les autres qui méritent des réponses. Ceci sans oublier que peu de citoyens payent leurs impôts locaux. Difficile dans ce cas-là, de développer une politique d'investissement aussi dynamique que nécessaire. Mais que reproche-t-on à la délégation spéciale de Nabeul ? C'est l'initiative de la Troika de Nabeul qui a animé avant-hier un débat sur la ville de Nabeul. «Notre objectif est de diagnostiquer ce qui a été réalisé durant ces six mois et de recueillir les attentes des acteurs associatifs locaux explique Hamouda Sidhoum du mouvement Ennahdha.Les débats bien conduits par Ahmed Bettaieb ont été d'une telle richesse et d'une telle qualité que chercher à les résumer et à les conclure serait, à mon avis, les appauvrir. Je ne me risquerai pas à un tel exercice, d'autant plus que chacun a débouché certes sur quelques réponses, mais surtout sur des questions sur le rôle de la délégation spéciale et les problèmes qui entravent le développement urbain de la cité des Potiers. «C'est une période transitoire et on ne peut évaluer le travail de cette équipe municipale en un laps de temps « affirme Donia Jelali du mouvement Inner Wheel. «Au lieu d'appeler à la dissolution de cette délégation, ajoute Jihane Limam universitaire il faudrait mieux procéder à un diagnostic réel de la situation, car c'est beau de dire que rien ne marche. Il faudrait être dedans pour juger la tâche si délicate de nos conseillers municipaux. La concertation est nécessaire et là il faudrait impliquer dans ce débat tous les citoyens de la vile» Halim Messadi s'est interrogé sur les raisons de cette décision prise à la hâte : « La propreté n'est pas uniquement l'affaire de la mairie surtout que lorsqu'on sait que le dépotoir de l'arrière ville de Nabeul est fermé et que les éboueurs sont en grève. Les autorisations de construction des kiosques ont été délivrées dans des conditions exceptionnelles. Le commerce parallèle est hors du rôle de la délégation. Donc, taxer le travail de la délégation spéciale de Nabeul de nul est à mon avis très sévère. Il ne faut pas dramatiser et politiser la situation» Chihab Ghaleb a essayé d'énumérer les problèmes de Nabeul «on ne doit pas se croiser les bras. Il faudrait des solutions urgentes pour refaire la toilette de Nabeul» Là intervient Chokri Mami conseiller municipal pour dire clairement que plusieurs contraintes pèsent sur le conseil municipal qui travaille avec un budget limité. «Nous sommes dépourvus de moyens humains et matériels. Chose qui rend nos décisions difficiles à appliquer. Avec six membres démissionnaires, il faudrait faire appel à de nouveaux conseillers.» et comme l'a dit Taieb Felfel on ne peut connaître le bien-être sans une discipline urbaine rigoureuse et sans gestion planifiée de l'environnement. Il faudrait procéder à un bon diagnostic des problèmes de la ville et proposer des solutions pratiques. Agissons ensemble contre l'irresponsabilité et l'indifférence avoue Hafedh Lousseif, du parti républicain,» Nabeul n'est pas aussi dégradée que l'on pense. Ces problèmes ont toujours existé et il faudrait sensibiliser, informer et mobiliser les citoyens en matière de propreté et de civisme. L'actuelle délégation spéciale fait de son mieux. Il faudrait l'aider et la soutenir au lieu de mettre les bâtons dans les roues. A chaque fois en prenant la route, je croise des gens qui jettent plusieurs sortes d'ordures de leurs automobiles (boîtes, bouteilles, épluchures, des sachets) en roulant , comment peut-on aider ses gens à revoir leur attitude et leurs mauvaises habitudes comment peut –on venir à leur rescousse et leurs montrer que avec ses agissements ils altèrent la cité, pourrissent notre bien être et notre environnement ,comment peut –on les rendre responsables et associés et attentionnés pour une cause aussi noble « préserver notre environnement » La critique est aisée. Alors laissez cette délégation travailler en la paix » Abdelaziz Hali journaliste a estimé qu'on n'est pas un comité populaire pour prendre une telle décision Bref , cette première initiative de la Troika a prouvé que Nabeul a besoin d'un nouveau look, de nouvelles idées et d'un plan définissant les grandes options de son développement , pour en faire une ville belle, moderne, offrant à tous ses habitants un cadre de vie et de travail agréable et digne. Il faudrait élargir le débat et tous les citoyens présents ont appelé à une étude approfondie du problème pour le bien de Nabeul.