Lors du point de presse interministériel périodique , tenu hier, au palais du gouvernement à la Kasbah, Mohamed Abbou, ministre chargé de la réforme administrative , a fait état d'un projet gouvernemental tendant à appliquer la semaine de travail de cinq jours dans la fonction publique et les établissements publics à caractère administratif et relevant du secteur public. Le gouvernement a présenté ce projet pour consultation, par le biais de l'Internet, aux citoyens, aux organisations professionnelles et à toutes les parties concernées. Les résultats de cette consultation seront annoncés fin mars et s'il s'avère que 70% des participants sont favorables au projet, le gouvernement prendra les mesures nécessaires en vue de sa mise en application dont l'élaboration d'une loi qui sera soumise à l'Assemblée nationale constituante pour examen et adoption. L'idée remonte, à vrai dire, à 2007, mais le projet ne réduira pas les heures de travail par an, bien que les études montrent que le nombre des heures de travail par an dans la fonction publique et le secteur public en Tunisie dépasse la moyenne internationale. Le ministre a émis l'espoir que ce nouveau régime fournira aux fonctionnaires davantage de temps libre pour pratiquer toutes sortes d'activités personnelles et d'intensifier leur participation à la vie publique au sein des partis politiques, des organisations et des associations. Le ministre a mis l'accent sur l'encouragement du gouvernement à toutes les réformes et décisions propres à améliorer le rendement de l'administration, notamment celles qui favorisent la simplification des procédures afin d'impulser l'investissement et réduire les risques de malversation qui se développe à l'abri des procédures complexes et lourdes. Le gouvernement compte aussi promouvoir l'administration électronique et l'élargissement du champ des prestations électroniques et des messageries électroniques entre les services de l'administration, notamment en ce qui concerne l'échange des documents par voie électronique, comme le bulletin numéro 3 des antécédents judiciaires ou les actes et bulletins de naissance et tous les documents qui ne sont pas classés secrets, outre la possibilité de permettre dans certains cas le travail à domicile par messageries électroniques. Le ministre a insisté sur l'importance que le gouvernement prête à la prévention contre la malversation, en conférant davantage d'autonomie et d'efficacité aux structures et institutions de contrôle. Il a rappelé à cet égard la publication par le ministère d'une série de circulaires dont un circulaire rappelant aux fonctionnaires le devoir de s'abstenir de proposer des noms de prestataires de services ou de professionnels privés, en particulier, pour des contrats avec l'administration. Il a insisté aussi sur l'attachement à l'application des dispositions de la loi tant qu'elle existe, comme le non-paiement des jours de grève observée par les agents et fonctionnaires de l'Etat et des établissements publics, à l'instar des quatre jours de grève observée, dernièrement, par les agents et les ouvriers municipaux. En réponse à certaines questions, Abbou a souligné que les rapports avec l'Union générale tunisienne du travail sont bons et que des contacts sont effectués avec les responsables de la Centrale syndicale et à chaque fois, ils tiennent un discours tranquillisant concernant notamment le placement de l'intérêt général aux premiers rangs des considérations et ces contacts se poursuivent. D'autant que l'année 2012 sera celle des sacrifices au profit de l'emploi des chômeurs et des demandeurs de travail. Mr Abbou a indiqué , par ailleurs, que les ministres sont des membres d'un gouvernement et ils assument leurs missions en cette qualité et non pas comme des membres des partis politiques auxquels ils appartiennent. Il a rappelé que l'Etat a recruté quelques 25 mille personnes dont beaucoup de diplômés du supérieur en 2011, encore que la fonction publique peut se satisfaire du nombre des fonctionnaires qu'elle emploie , en ce moment, et qui atteint 580 mille agents. Mais il faudra œuvrer à améliorer la gestion de ces ressources humaines. Le ministre a mis l'accent sur l'importance d'introduire les réformes nécessaires au niveau du ministère de l'Intérieur en le débarrassant des prestations qui n'intéressent pas la sécurité, telle que la prestation relative au bulletin numéro 3 et autres prestations similaires, au moment où l'institution et les structures sécuritaires aspirent à ces réformes et œuvrent à améliorer leurs prestations et leur image de marque dans la société. SALAH BEN HAMADI