Le gouvernement ne peut pas tout faire, tout résoudre et juguler cette violence chronique, en un tournemain. Nous le lui concédons. Que le climat des affaires s'améliore comme nous l'a déclaré hier, la présidente de l'UTICA, que la sécurité s'installe et que les investisseurs étrangers et tunisiens soient moins frileux, ce sont là des signes encourageants. Et c'est ce qu'on attend, précisément, de ce gouvernement – le gouvernement de tout le peuple tunisien et non pas uniquement celui de la Troïka. C'est l'évidence même. Et à la limite, M.De Lapalisse s'en sentirait frustré. Sauf que lorsqu'une faculté, avec son aura, son passé, est prise en otage par une minorité de fous et que cela devienne matière à surenchère institutionnelle, cela n'est peut-être pas grave comme dirait De Gaulle, mais c'est assurément dangereux. Dangereux, d'abord, parce qu'hier, ces imbéciles nous ont frappés dans ce que nous avons de meilleur et d'inamovible : Le drapeau national qui n'a pas été dessiné par Ben Ali, ni conçu par les « athées » et encore moins, par les salafistes. A sa place ils brandissent ce célèbre drapeau noir, symbole d'un certain « salafisme » qui n'a jamais été, historiquement, justifié, sinon qu'il ait été porteur de sédition et de rupture tribales dans les rangs des Musulmans. Dangereux, ensuite, parce que ce manège dure depuis déjà très longtemps, perturbant les cours, visant le doyen dans son intégrité morale et physique et semant la terreur comme seuls des intégristes savent le faire. Car, finalement, quelle différence existe-t-il entre salafistes de cet acabit et intégristes. L'ambivalence sémantique – elle aussi dangereuse – doit être résolue : il s'agit bel et bien, d'intégristes. Les draper de salafisme, c'est déjà leur reconnaître une entité originelle, ce qui n'est pas le cas. Dangereux, enfin, parce que l'article 129 du Code pénal est toujours en vigueur et il punit d'emprisonnement toute atteinte au drapeau. Le blasphème est puni par la loi. L'atteinte au drapeau l'est aussi. Et abaisser le drapeau qui trône toujours chez Marzouki à Carthage ou chez Jebali à la Kasbah, devrait interpeller le ministère public : il y a, en effet, un ordre impérieux en jeu. Pourquoi y a-t-on recours dans un cas et pas pour celui-là. Sans doute, tout cela est-il bien orchestré. Cette horde d'illuminés est au service d'une branche sectaire, c'est un fait. Mais, nous nous attendions à ce que Ennahdha, parti islamiste modéré et républicain, précise qu'il ne saurait exister de surenchère autour de l'Islam. Raouf KHALSI daassi zarzour noy Hésa Doula76