Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Cette révolution n'est pas finie. Elle a des avancées et des reculs et j'ai bon espoir qu'elle ira jusqu'au bout Eclairage: Gilbert Naccache (l'un des leaders historiques de la gauche tunisienne)
Gilbert Naccache, un des leaders historiques de la Gauche en Tunisie vient de publier un autre ouvrage qui résume ses idées politiques : «Vers la démocratie ? De l'idéologie du développement à l'idéologie des droits de l'Homme». Samedi il a été l'hôte du club culturel Sidi Mahresi de Nabeul où il a présenté son nouveau ouvrage. Il s'est confié à notre collaborateur Le Temps : Cette révolution tunisienne est certes différente des autres. En quoi selon vous ? Gilbert Naccache : Aucune force politique n'a dirigé la révolution tunisienne. Elle est complètement différente des autres révolutions arabes. Le propre de la révolution tunisienne c'est une révolution profondément populaire dont laquelle le peuple n'est pas contenté de dire qu'il voulait changer mais a changé les choses et s'est changé. Cette révolution n'est pas finie. Elle a des avances et des reculs et j'ai bon espoir qu'elle ira jusqu'au bout. Que pensez-vous du rendement des partis dans cette mouvance politique ? Les partis politiques actuels sont plutôt plus préoccupés d'avoir une part du pouvoir et de diriger que de résoudre les problèmes de la population. J'espère que la pression de la société civile sur eux les obligera à faire des mesures en faveur de la population. Faute d'une direction politique, la société civile a su trouver en elle les voies de la révolution Mais cette société civile parait silencieuse ? Non, elle n'est pas silencieuse. Elle est foisonnante et elle cherche un sens général. Elle ne l'a pas encore trouvé mais elle est en train de travailler. Je suis très optimiste sur la société civile parce que je suis pessimiste sur les partis Que pensez-vous de cette montée des islamistes en Tunisie ? Elle ne me dérange pas dans la mesure où elle correspond à un sentiment réel de la population et qu'on n'a pas le droit d'aller contre le sentiment d'une population. Il y a de la place dans ce régime démocratique pour des partis qui peuvent réclamer de la religion. Je pense que l'approfondissement de la révolution ira vers une démocratie de plus en plus poussée dont la quelle les courants islamiques seront probablement moins forts que maintenant. Mais ils ont leur place dans la société tunisienne Que pensez-vous de cette fusion entre les partis centristes ? Il y a une atteinte à la géométrie. Il y a trois partis qui se proclament du centre. Le centre c'est un point et on ne voit pas très bien comment trois partis peuvent être centristes. Il y un mauvais choix complet à se proclamer d'un centre alors qu'il ne peut y avoir ni gauche ni droite et qu'il n'ya eu jamais de droite en Tunisie. Il y a eu le destour qui a dominé. Ceux qui se proclament progressistes ne sont pas spécialement de gauche. Le centre n'a aucun sens. Faut-il changer les choses dans nos universités ? Je pense que les universitaires n'ont pas tiré les leçons. Ils sont dans la défense d'un modèle d'une université telle qu'il existait avant la révolution. Ils n'ont pas réalisé que l'université exige une nouvelle approche différente de celle d'avant 14 janvier. Ils doivent se mettre au travail et réfléchissent de façon à changer les choses. Il faut penser à une réorganisation de l'université tunisienne Vous êtes optimistes pour l'avenir du pays ? Je suis pessimiste pour les partis politiques. Seule la société civile a un bel avenir. Ce qui est important c'est que l'organisation de la société puisse permettre l'élection d'un contre pouvoir. Pour quel régime optez-vous ? Je suis pour un régime politique contrôlé par le peuple, présidentiel ou parlementaire, cela n'a aucune importance. L'essentiel est qu'il y ait une démocratie locale et régionale et que nous serons gouvernés par des gens élus. Pourquoi vous n'êtes pas actifs dans la vie politique ? Je ne considère pas que ma place doit être dans la vie politique. Je considère transmettre ma mémoire de façon à aider les jeunes générations à se retrouver dans leur propre histoire e t dans la construction de leur propre avenir. J'essaye de , soumettre à toutes les sociétés les quelques réflexions que je peux faire sur la situation. Pour le reste ce n'est pas important. Je n' ai aucune ambition politique personnelle.