Al-Moubadra et le Néo-Destour annoncent leur fusion Le parti Al-Moubadra (L'initiative) et le Néo-Destour ont annoncé, le 20 mars , avoir lancé des négociations qui devraient aboutir à une fusion entre ces deux formations fondées au lendemain de la révolution et qui se réclament de la mouvance destourienne. L'annonce a été faite en marge d'un meeting tenu mardi à Tunis, à l'occasion du 56ème anniversaire de l'indépendance. Présidée par l'ex ministre des Affaires étrangères sous Ben Ali, Kamel Morjane, Al-Moubadara compte cinq élus à l'Assemblée nationale constituante contre un seul siège pour le Néo-Destour qui a été fondé par l'expert comptable de renom Ahmed Mansour.
Vers l'autorisation d'un parti salafiste tunisien Le ministre de l'Intérieur Ali Laârayedh estime que la légalisation d'un parti salafiste en Tunisie sur le modèle du parti « Ennour » égyptien permettra d'isoler la frange salafiste djihadiste qui prône la violence. « La création d'un parti salafiste constitue le meilleur moyen pour isoler la minorité qui utilise la violence parmi les salafistes », a-t-il déclaré, tout en indiquant que « les salafistes souhaitant créer un parti doivent respecter la loi ». Et d'ajouter : «Tous les salafistes n'utilisent pas la violence mais le modèle de société qu'ils prônent constitue un danger. Cette approche, cette vue très étroite, a un problème avec le passé, un problème avec la modernité, et risque toujours de déboucher sur des guerres». Dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha, le ministre a également estimé que « les salafistes djihadistes, qui ont recours à la force et représentent un risque contre lequel aucun pays n'est vraiment immunisé, sont aujourd'hui le plus grand danger pour la Tunisie ». Pour contrecarrer ce danger, m. Laârayedh se dit « décidé à agir avec toute la rigueur et la fermeté qu'exige la situation, par le renseignement, les arrestations, en coupant les liens avec les groupes extérieurs des pays voisins ou lointains». L'autorisation d'un parti salafiste a été déjà évoquée par le chef historique du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, ainsi que par le président de la République, Moncef Marzouki, lequel a rencontré, en février dernier, Béchir Belhassen, l'un des cheikhs les plus connus de la mouvance salafiste. A noter, toutefois, que l'actuelle loi sur les partis interdit la constitution de partis ayant une idéologie à base raciale, linguistique, régionale ou religieuse.
Les agents de contrôle économique solidaires de leurs collègues agressés Les agents de contrôle économique ont organisé, hier, des marches de protestation devant les administrations centrales du ministère du commerce pour dénoncer les agressions subies par seize de leurs collègues lors de l'exercice de leurs fonctions. Selon leur syndicat, les agents de contrôle économique ont été victimes ces dernières semaines de jets de pierres, d'agression physiques et de menaces à l'arme blanche de la part de commerçants. Face à cette situation, le ministère du Commerce a publié, samedi 17 mars, un communiqué affirmant que ces pratiques ne feront jamais reculer les agents qui vont «poursuivre leur travail sur le terrain dans différents circuits commerciaux». Le ministère a , en outre, précisé que toute personne empêchant les agents de contrôle d'exercer leur travail est passible d'une peine de prison d'une durée de 16 jours à 3 mois ou d'une amende allant de 50 à 5.000 dinars et dans certains cas, des deux sanctions à la fois.
Les conducteurs de trains suspendent leur grève dans la région de Sfax Les conducteurs de train de la SNCFT dans la région de Sfax ont suspendu, hier, leur grève ; selon un communiqué du ministère du Transport. Ainsi, après une paralysie d'une semaine, le trafic ferroviaire a repris à Sfax, Gabès, Gafsa et Tozeur. La grève des conducteurs qui réclamaient une amélioration de leur situation morale et matérielle a été suspendue suite à l'annonce par le ministère du lancement de négociations sur les revendications des grévistes à parti d'aujourd'hui.
Les diplômés chômeurs du bassin minier refusent la suppression de l'indemnité Amal Les diplômés chômeurs du gouvernorat du bassin minier ont organisé, hier, une manifestation devant le bureau régional de l'emploi de Gafsa pour protester contre l'intention du ministère de l'emploi de supprimer l'indemnité mensuelle de 200 dinars qu'ils perçoivent à titre d'allocation chômage. Les manifestants ont également vivement critiqué les critères d'embauche des diplômés mis en place par le ministère, dont notamment l'obligation de fournir attestations de stages dans des entreprises privés. Région déshéritée malgré la richesse de son sol regorgeant de phosphates, le bassin minier est en ablution depuis plusieurs mois. Des chômeurs, des employés de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) et des familles de blessés et de martyrs de la révolution y organisent souvent des sit-in et des manifestations bruyantes. Ces protestataires réclament notamment la titularisation des ouvriers des chantiers, la régularisation de la situation des anciens ouvriers de la CPG partis à la retraite dans le cadre de plans sociaux et qui attendent des indemnisations depuis 1986 ou encore le recrutement des jeunes dont les parents ont été victimes d'accidents de travail. Les protestataires réclament également le déblocage d'une enveloppe de 400 millions de dinars promise par la CPG et d'une autre de 250 millions de dinars de la part du Groupe Chimique Tunisien (CCT). Ces fonds devraient permettre non seulement la création dans le bassin minier d'une banque, d'une cimenterie et d'une société spécialisée dans le télétravail, mais aussi de financer le développement des services sociaux dans la région qui souffre d'un manque flagrant d'infrastructures pour l'éducation, la santé, la culture et les loisirs. Le porte-parole des protestataires et secrétaire général de l'union locale du travail à Redayef Adnène Hajji a lancé au gouvernement un ultimatum qui expirera le 23 mars courant. « Après ce délai, la population du bassin minier entrera en sit-in ouvert », déclare-t-il.