Le Parlement égyptien, dominé par les islamistes, était réuni hier pour désigner les membres de la commission chargée de rédiger la Constitution, un exercice délicat pour les libéraux qui redoutent une trop forte influence islamiste. La commission doit être composée de 100 membres, pour moitié des députés et des sénateurs et pour moitié des personnalités publiques et des membres de syndicats. Redoutant une mainmise des islamistes, plusieurs organisations laïques qui avaient été des moteurs de la révolte ayant provoqué la chute de Hosni Moubarak en février 2011 ont appelé à des marches en direction du Centre des conventions, au Caire, où sont réunis les parlementaires Selon le programme établi par les militaires au pouvoir depuis le départ de l'ancien président, la commission doit avoir fini ses travaux avant l'élection présidentielle prévue en mai, mais ce calendrier semble difficile à tenir. Certains candidats à la présidentielle craignent que le nouveau chef de l'Etat se retrouve ainsi sans pouvoirs constitutionnels définis, alors que le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation des Frères musulmans, souhaite donner plus de pouvoirs au Premier ministre. Le PLJ a cependant cherché à minimiser les craintes de ceux qui l'accusent de vouloir une référence plus explicite à l'Islam, revendication claire en revanche de la part des salafistes du parti Al-Nour. L'ancienne Constitution disposait déjà que les principes de la charia (loi islamique) étaient la source de la législation, mais la formulation restait vague. Selon le quotidien indépendant Al-Shorouk, le tribunal administratif du Caire est en train d'examiner une pétition signée par un expert juridique et 17 militants et personnalités des médias contre la procédure en cours. Les signataires de la pétition estiment en particulier que dans la mesure où la Constitution définit les pouvoirs du Parlement, elle ne devrait pas être rédigée par des parlementaires. La Constitution égyptienne a été abrogée après la chute de M. Moubarak, et remplacée en mars par une déclaration constitutionnelle adoptée par référendum qui a maintenu certains principes de base en attendant un nouveau texte.
Nouvelles violences liées au football à Port-Saïd .1 tué et 18 blessés Une personne a été tuée par balles et 18 autres ont été blessées dans la nuit de vendredi à samedi lors d'affrontements entre les forces de l'ordre égyptiennes et les supporters d'Al Masry, furieux de la suspension de leur club à la suite du drame du 1er février à Port-Saïd, a-t-on appris de source médicale. La Fédération égyptienne de football a annoncé qu'Al Masry, le club de Port-Saïd, était suspendu deux ans et que son stade serait interdit pendant trois ans. Ces sanctions ont été prises en raison de la mort de 74 personnes le 1er février dans des violences qui ont éclaté dans ce stade après un match contre le club cairote d'Al Ahli. D'après des témoins, la police militaire a tiré en l'air pour tenter de disperser les centaines de supporters rassemblés devant le siège de l'autorité du canal de Suez à Port-Saïd. En raison des échauffourées, les installations portuaires de la ville ont été fermées hier matin. D'après des témoins, de nombreuses usines sont restées closes et des centaines de protestataires ont fermé des routes menant à la ville méditerranéenne, empêchant des milliers d'employés venant des provinces environnantes de se rendre au travail. Al Masry sera de nouveau autorisé à participer au championnat de première division lors de la saison 2013-2014. Lors de l'envahissement du terrain le 1er février, les portes métalliques du stade avaient été verrouillées. De nombreux supporters tentant de fuir les violences avaient ainsi été bloqués et des dizaines d'entre eux avaient péri dans les bousculades. De nombreux supporters imputent ce drame au laxisme, voire à la complicité des autorités militaires qui dirigent l'Egypte depuis le renversement d'Hosni Moubarak. Le parquet a décidé de traduire en justice 75 personnes, dont neuf responsables de la sécurité à Port-Saïd, pour ce drame. (REUTERS)