Le Temps-Agences - Tony Blair a entrevu "des possibilités" au cours de sa première visite au Proche-Orient en tant qu'émissaire du Quartet des médiateurs internationaux, tout en écartant l'hypothèse d'une avancée majeure à brève échéance. L'Union européenne, les Etats-Unis, la Russie et l'Onu, qui forment le Quartet, ont demandé à l'ancien Premier ministre britannique de rendre d'ici septembre un plan initial détaillant les institutions nécessaires à la création d'un Etat palestinien. Lors de sa première intervention publique dans le cadre de cette mission, Blair a précisé qu'il entendait "écouter, apprendre et réfléchir". "Je pense qu'il y a des possibilités en ce moment. Je crois qu'il s'agit d'un moment opportun", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'un entretien avec Salam Fayyad, chef du gouvernement palestinien. Ce dernier a quant à lui estimé que son interlocuteur se trouvait dans une "position unique" pour aider les Palestiniens à aller de l'avant. "Il faudra voir avec le temps si ces possibilités peuvent se traduire par quelque chose", avait auparavant souligné Blair, aux côtés du président israélien Shimon Peres. L'émissaire du Quartet s'est également entretenu avec Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne et chef de file du Fatah, noyau historique de l'OLP, que le Hamas a évincé le 14 juin de la bande de Gaza. Blair, qui gagnera aujourd'hui Bahreïn et les Emirats arabe unis, devait achever ses entretiens du jour par une rencontre avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Ses attributions limitées, dit-on dans les milieux diplomatiques, pourraient s'étendre par la suite au processus de paix proprement dit. L'idée, qui plait dans l'entourage d'Abbas, suscite moins d'enthousiasme en Israël. "La mission du Premier ministre Blair est motivée et fondée par les objectifs et non par le mandat verbal qui lui a été confié", a estimé Saëb Erekat, proche conseiller du président palestinien, évoquant la création d'un Etat palestinien. Blair devrait se rendre à nouveau au Proche-Orient dans la première quinzaine de septembre, avant de faire le point du début de sa mission à la prochaine réunion du Quartet, qui sera suivie par la conférence internationale organisée à la demande du président américain George Bush.