Que faut-il retenir du match retour (1/16ième de finale CL) entre l'ESS et l'équipe rwandaise de l'APR FC ? Sinon; D'abord sur un plan extra-sportif que le club dans son entité est passé dangereusement à côté d'un précipice qui aurait facilement ébranlé les fondements et les valeurs sur la base desquelles cette vénérable école de civisme a été bâtie et qui s'appelle l'Etoile sportive du Sahel. Ce que l'on a vu avant-hier au stade Olympique à l'occasion de ce tour éliminatoire de la compétition africaine, somme toute classique, est tout simplement inconcevable, notamment après le second but de l'équipe rwandaise. Le flot d'injures et d'invectives à l'adresse des dirigeants actuels ou anciens , est on ne peut plus imaginable, cela dépasse l'entendement général. Inutile de décrire les scènes d'hystérie du public étoilé, certainement touchés et en voulant à mort après ses dirigeants pour leur comportement parfois irrationnels dans la « fratricide lutte » pour la main-mise sur les leviers du club. Point de doute, ce n'est plus une question d'interprétation de textes juridiques mal rédigés, mais davantage, une question de personnes pour ne pas dire de clans. Pauvre Etoile. Ensuite sur un plan purement sportif, force est de reconnaitre que l'ESS ait beaucoup perdu de son « aura » et de son rayonnement continental. Classée pourtant troisième en terme de titres remportés (8) derrière les deux clubs égyptiens AHLY (12) et Zamalek (9), n'est plus cette équipe crainte dans ces déplacements continentaux et qui fait vibrer son public. Mieux encore, au niveau local et à mi-chemin d'une compétition sans public, l'ESS est allégrement distancée de 13 points du leader. Point de stabilité au niveau de la direction et du management des structures, point de programmation dans la gestion de la section de football particulièrement, absence de réelle politique de promotion et bonne utilisation des jeunes du centre de formation, bref, les retombées et les acquis et les ressources de l'après épopée de 2007 n'ont pas été consolidés, pour ne pas dire tout simplement dilapidés. A voir comment depuis le début de l'ère Hmayed les choses se sont produites, l'on n'est point surpris de la difficulté éprouvée par l'équipe à s'en sortir devant une équipe rwandaise certes modeste mais qui plus est, novice dans cette compétition. Vendredi au stade Olympique de Sousse, la bande à Benzarti en début d'une entrée fracassante, n'a pas pu voir venir la foudre rwandaise en se faisant malmener par une équipe pleine de réalisme et d'efficacité ( Peu d'occasions mais des buts certainement). Très fébrile en défense, les camarades de Mathlouthi résistent peu devant les accélérations des attaquants adverses. Collectivement, l'Etoile n'était pas au point pour prendre le dessus sur l'adversaire. Aussi, la victoire et partant la qualification la doive simplement à l'exploit presqu'exclusivement individuel du jeune Jaziri plein de talent certes mais surtout d'opportunisme. Enfin, cette victoire qui aurait pu se transformer en une débâcle ne devrait pas cacher les carences sur le plan technique et encore faire perdurer le club dans une crise ouverte qui a assez duré. Bref, l'arbre ne doit pas cacher la forêt.