La nature a privé ce jeune homme, la vingtaine, de la faculté d'entendre et de parler. Il s'est trouvé seul devant les difficultés de la vie. Ses parents l'ont chassé du domicile parental. Faute de pouvoir s'exprimer il s'est vu refuser du travail. Sans assistance, sans le sou, il a viré totalement vers le chemin de la délinquance. Ceci ne lui donne pas droit à ce qu'il avait commis mais, sans aucune intention de le défendre, il s'agit d'un mal de la société. Un sourd muet doit être pris en charge par les organismes étatiques et ne point être laissé à son propre sort. Cette affaire s'est déroulée au cours de la journée du 28 Décembre 2011, une femme âgée était étendue sur un transat dans son jardin, elle somnolait quand tout à coup, en ouvrant les yeux elle a vu un gaillard qui tenait entre les mains un ruban avec lequel il lui a fermement ligoté les bras et lui a demandé de lui désigner le lieu où elle cache son argent et ses bijoux. Comme réponse, elle a utilisé toutes ses forces pour lancer un cri strident appelant du secours. Bien que malentendant il est arrivé à comprendre les appels de la dame. Il a réagi de suite en tirant de sa poche un débris de verre dont une de ses parties était pointue et a asséné à la dame un coup terrible au niveau de la poitrine. Entendant les appels au secours de sa mère, la fille est venue en courant, a essayé d'attraper l'intrus mais, ce dernier a pu s'évader. Les voisins ont accouru et ont transporté la dame à l'hôpital. Elle a été prise en charge par le personnel médical. L'expertise a démontré qu'elle a subi une profonde blessure au niveau de la cage thoracique qui lui a occasionné une hémorragie. Elle aurait pu perdre la vie si elle n'a pas été secourue à temps. Informés, les auxiliaires de la justice ont ouvert une enquête. Grâce au signalement donné par la victime, ils ont pu identifier l'agresseur. Il a été arrêté et incarcéré. Il a nié totalement être l'agresseur. Traduit devant la 4ème chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis assisté par un traducteur du langage des signes, il a reconnu les faits et a avoué son implication de vol avec violence grave pouvant conduire à la mort. La plaidoirie de l'avocat a été axée sur les conditions sociales de l'inculpé. La haine qu'il porte envers la société. L'avocat a expliqué aux juges ses conditions de vie. Chassé du domicile parental, il s'est trouvé confronté à la famine et à la pauvreté. Il n'a pas été pris en charge par les organismes étatiques et n'a pu être inséré réellement dans la société. Pour conclure l'avocat a déclaré que son client a tout avoué. Ce qui prouve qu'il n'a pas voulu induire la justice en erreur. Ceci pourrait être pris en considération par les juges. Il les a prié de se limiter au minimum de peine et de lui donner une chance supplémentaire pour qu'il soit sauvé du calvaire qu'il subit. L'affaire a été mise en délibéré.