Après beaucoup d'hésitation les 16èmes rencontres des créatrices arabes se tiendront finalement du 26 au 28 avril à Sousse, c'est ce qu'ont annoncé les organisateurs au cours d'un point de presse, tenu jeudi dernier à la Maison de la culture Ibn Rachiq. En effet, ni les conditions matérielles, ni la situation économique difficile du pays ne permettent d'organiser des festivités fastueuses à l'image de ce qui s'est fait lors de la session précédente. La 15ème session a bénéficié d'un soutien important de la part des autorités locales et nationales. « Ce sont les excédents de l'enveloppe budgétaire de cette dernière édition qui nous a permis d'organiser la session actuelle » avoue la présidente de la manifestation. Une association des rencontres des créatrices arabes a été créée récemment pour donner plus de crédit à la manifestation qui jouit d'une aide de 12 mille dinars accordée par le ministère de la Culture. Le ministère de la femme, qui aurait pu contribuer à la promotion de ces rencontres, « n'a pas été sollicité » confie la présidente de l'association. Mais malgré toute cette cacophonie habituelle au niveau de l'organisation, la 16ème session aura bien lieu. Elle sera placée sous le thème des « difficultés de création des créatrices arabes ». Le programme des rencontres se tiendra sur trois jours au cours desquels des intervenantes de plusieurs pays arabes : Syrie, Liban, Jordanie, Maroc, Libye, Irak Palestine, Tunisie et autres, proposeront des communications autour de la question de la création et de ses difficultés dans le monde arabe. Les six séances de ces rencontres tourneront autour de trois axes : le premier concerne la création littéraire, le deuxième la création médiatique et le troisième la création dans les arts. Parallèlement, des activités culturelles auront lieu lors de ces journées, une visite guidée dans les sites culturels et archéologiques de Sousse, un vernissage d'une exposition d'œuvres de jeunes artistes de l'école des beaux arts de Sousse ainsi qu'un récital de poésie de Sghaier Ouled Ahmed. La Jordanienne Ghada Saba réalisera un film documentaire à partir des témoignages des participantes à ces rencontres. D'autre part, on aurait souhaité que ces rencontres s'ouvrent davantage sur la Méditerranée pour permettre de créer un pont culturel entre les deux rives. Mais comme le soulignent les organisateurs, les handicaps de la langue et de la logistique empêchent la participation des créatrices occidentales. L'objectif étant selon les organisateurs de créer un tissu d'échanges entre les créatrices arabes dont les problèmes sont spécifiques et dont l'approche créatrice est une forme de militantisme ce qui n'est pas souvent le cas pour les créatrices occidentales.