Dans une ambiance chaleureuse et bon enfant, a été organisé un récital poétique au Club de la poésie au siège de l'Union des Ecrivains Tunisiens totalement consacré à la poétesse tunisienne Najet Mezni qui a déclamé plusieurs poèmes extraits de son dernier recueil « Tayf Ellika' » (Rencontre illusoire) devant un public assez nombreux de poètes tunisiens et d'hommes de culture. De l'avis de tous les assistants, Najet Mezni a fait preuve d'une poétesse de grande valeur, malgré sa timidité habituelle et ses rares apparitions en public, sans pour autant vivre dans sa tour d'ivoire ; loin s'en faut, elle s'intéresse dans sa poésie des préoccupations de la société, non seulement à l'échelle nationale, mais aussi arabe, ce qui donne à sa poésie une dimension universelle. « Quand je parle de moi, nous a-t-elle confié, c'est tout le monde qui est concerné par mes poèmes ! » Dans sa poésie, elle pousse des cris de douleur, de détresse, mais également donne place à l'espoir, à l'optimisme quant à l'avenir envisagé. D'un ton lyrique emprunt sans doute d'un certain romantisme, elle crie sa révolte, ses déceptions, ses appréhensions envers la société, les relations humaines, toujours dans un style sublime, gracieux, élégant et puissant qui témoigne d'une bonne maîtrise de la langue et d'une grande sensibilité. « La poésie, dit-elle dans sa préface, est l'enfant légitime qui naît des souffrances de l'individu et c'est aussi l'inéluctable produit des tourments collectifs. » Les assistants à la rencontre ont vécu des moments de gaîté et d'enthousiasme en savourant la lecture de plusieurs extraits de son ouvrage. Elle a déclamé plus d'une vingtaine de poèmes de son recueil qui en comptait cinquante-trois. Certains textes ont été lus à la demande du public et ont été suivis de salves d'applaudissements, tellement les vers, merveilleusement composés, s'adressaient directement au cœur, mais aussi à l'esprit des auditeurs. Des poèmes qui chantent l'amour, la révolte de la femme, qui appelle à la paix et à l'ouverture sur le monde. D'autres constituent un hymne pour la Tunisie, terre natale, comme dans les poèmes intitulés « Baladi » (Mon pays) et « Tounès », (Tunisie) qui dénotent d'un certain patriotisme infaillible et désintéressé de la part de la poétesse. Les poèmes se sont succédé, marquant de temps en temps, une petite pause pour permettre au public d'intervenir, de commenter, de donner son avis sur la poésie de Najet Mezni ou tout simplement d'exprimer son admiration. A la fin du récital, la poétesse a annoncé la parution imminente de deux nouveaux recueils de poésie. Ce récital est le premier à être organisé au sein du Club de la poésie de L'Union des Ecrivains, où les activités culturelles se font rares depuis un certain temps, étant tombé dans une léthargie, notamment depuis la Révolution. Cela, croit-on savoir, est dû à des problèmes internes et à des difficultés financières dont souffre l'Union et qui, nous a-t-on confié, vont être bientôt résolues, ayant reçu des promesses du ministère de la culture. Espérons que les clubs reviendront à leurs activités précédentes pour contribuer comme avant à l'enrichissement de la vie culturelle dans le pays !