Bien que nombreuses les femmes qui aiment goûter à la poésie, peu d'entre elles s'y adonnent. Les femmes ont toujours été la source d'inspiration des grands poètes depuis l'antiquité jusqu'à la Renaissance en passant par le Moyen-âge. L'art de mieux dire serait-il féminin ? Les talents poétiques féminins pullulent en Tunisie mais ne sont guère connus. Il faudrait aller les dénicher dans les clubs culturels, les maisons des jeunes et de culture. Najet Mezni compte parmi les poétesses les plus prometteuses. Elle vient de publier son deuxième recueil de intitulé «Tayf Allika'» (Rencontre illusoire), cinquante trois poèmes en vers libres, agrémentées d'illustrations du célèbre peintre irakien Ameur Rached. La poétesse lui rend hommage en introduction à son recueil. Najet Mezni, semble avoir mis toute son âme et revenue de ses désillusions. Les injustices du monde, l'indifférence des hommes, la résignation des peuples arabes la révoltent. De ses vers émanent des cris de colère et de désespoir certes, mais sans pessimisme morbide. Les thèmes sont divers : l'amour, la femme, le patriotisme, le mythe, la nature, la tradition, la modernité, l'espoir. Le tout est soit l'expression de tranches de vie personnelle, soit le fruit d'une observation critique et assidue de la société. L'amour au sens large du terme est cependant le thème récurrent dans ce recueil. La femme dans ce recueil s'assimile à la voix de la liberté, de la paix, de la justice. Chaque poème dévoile une exaltation mélancolique, pleine de regrets et d'interrogations, mais aussi de confiance et d'espoir en l'avenir. Hechmi KHALLADI * «Tayf Allika'» de Najet Mezni, Editions Imprimerie Jeunesse Megrine, mai 2010.