La reprise des activités littéraires et culturelles du Club « Idhafet » d'Hammam-Lif a été marquée par l'organisation d'un récital de poésie autour de la Révolution du 14 janvier qui a réuni un bon nombre de poètes et de poétesses membres du Club, originaires de la région et de renommée nationale. Une exposition de caricatures relatives à la Révolution a accompagné cette soirée poétique à laquelle avait assisté un public passionné de poésie. Dix poètes et poétesses se sont relayés pour déclamer avec beaucoup d'émotion et d'enthousiasme leurs poèmes tout récents qui chantent la liberté, la gloire et la dignité et qui célèbrent aussi avec beaucoup de fierté, la Révolution et ses martyrs. Les poètes ayant participé à ce récital sont : Ali Bouzommita, Amor Sébika, Najet Mezri, Hakim Zraïer, Mohamed Aziz Saâfi, Saloua Rachdi, Néjib Chikhaoui, Jalal El Mokh, Ghazi Abroug et Mohamed Salah Ghrissi. La majorité des poèmes récités étaient en arabe classique ou dialectal, deux étaient dans la langue de Molière. Tous les poèmes cependant, étaient imprégnés d'une charge émotionnelle explosive qui rappelle les chants épiques et héroïques des révolutionnaires. Certains relataient des faits remarquables survenus avant, pendant et après la Révolution ; d'autres se sont intéressés aux martyrs en évoquant leurs prouesses et le sacrifice de leur vie à la patrie. Le clou de la soirée était ce long poème en arabe dialectal récité par Hakim Zraïer qui s'attaquait avec beaucoup d'humour et de sarcasme à la famille du président déchu, cette mafia qui a gouverné le peuple tunisien plus de 23 ans : un poème qui abonde en images, comparaisons et métaphores puisées dans le vécu des Tunisiens et dans la sagesse populaire, mettant en relief les humiliations subies par le peuple et le pillage du pays à cause des convoitises sans limite de cette bande sans scrupules qui dirigeait le pays. Quant aux poèmes déclamés en langue française, il y en avait deux. Celui de Jalal El Mokh, intitulé « Monsieur le Président », consiste en un discours accusateur et moralisateur adressé par Mohamed Bouazizi à l'ancien président qui venait alors lui rendre visite à l'hôpital. Une sorte d'imitation de la fameuse chanson de Boris Vian « Le Déserteur ». En voici quelques vers : « Avant de me brûler/ Aux feux de la révolte/ Avant de m'immoler/ J'ai frappé à vos portes/ Les flammes de mon corps/ Se révoltaient très fort/Elles s'écriaient « Dégage ! »/ Ô voleur de Carthage !... Le second, celui de Abroug, est un poème en prose très émouvant où l'auteur évoque ses souvenirs sur la Révolution à laquelle il a participé corps et âme en exprimant les fortes émotions qui l'ont envahi pendant et après la Révolution. A vrai dire, tous les poètes ont fasciné l'audience par leurs prestations, leur éloquence et leur bonne diction. C'est par cette soirée vibrante de poésie révolutionnaire que le Club «Idhafet» d'Hammam-Lif a repris ses activités ! Bonne continuation !