de Houda Mufti Ben Naceur La plasticienne Houda Mufti nous offre à voir dans cette exposition, des compositions décomposées posées sur le canevas qui prend la pose, juste le temps d'un lumineux dérèglement. Houda Mufti Ben Naceur ne mâche pas ses couleurs, elle les jette, là, sur la toile au gré de ses humeurs ; ce sont des couleurs en quête d'éternité sur sa palette des songes où la réalité rejoint ce que Marcel Duchamp appelait « le ministère des coïncidences », ces coïncidences qui recomposent. L'époque de la théorisation de l'art vu par Cicéron, Horace ou Aristote est bien loin, mais la problématisation de la peinture reste toujours d'actualité. La recherche du Beau en soi est à l'ordre du jour. Est-il subjectif ou objectif? Relatif ou absolu? Kant dirait que « la beauté séparée du sentiment du sujet n'est rien en soi ». La meilleure façon de regarder l'oeuvre de Houda Mufti Ben Naceur est de l'observer avec l'œil d'Oscar Wilde « le beau est dans les yeux de celui qui regarde ». Dans ce « théâtre de la couleur », un rideau se lève, pas besoin de souffleur, juste une scène, pour laisser la plasticienne s'exprimer… L'exposition est ouverte au public jusqu'au 16 mai 2012 à la galerie Le Damier. Sylvain Monteleone