La maison de la culture Ibn Khaldoun organise le jeudi 10 et le vendredi 11 mai un colloque autour du thème : « L'imaginaire dramatique et l'état révolutionnaire » réunissant des intervenants tunisiens dans le domaine du théâtre comme Mohamed Moumen, Fathi Akkari, Noureddine Ouerghi, Hassen Mouadhen, Mounir Argui, Hamdi Hmaidi, Fadhel Jaziri et Raja Ben Ammar. Comment parler de la révolution à l'heure où elle n'est pas encore éteinte ? Quelles sont l'utilité et l'efficacité de ce type de discours ? Quelles sont les formes discursives révolutionnaires au sujet de la révolution durant son existence en puissance à l'instant où elle devient existence en actes ? Qui est qualifié et disposé à pouvoir développer ce type de discours est-ce l'homme de culture quel que soit son type (le politique, l'artiste, l'homme de culture et l'intellectuel), ou est-ce le citoyen, l'ouvrier ou le paysan qui sont les véritables acteurs de la révolution ? Est-ce que la révolution implique et nécessite un type de discours particulier ou permet-elle de légitimer tous les types de discours de quelques genres qu'ils soient et de quelques formes qu'ils soient même le discours non révolutionnaire (réactionnaire ou conservateur) ? Tout ceci est l'affaire de la révolution. Mais quelles affaires à propos de ce qu'on pourrait appeler l'état révolutionnaire ? Est-ce que l'état révolutionnaire est généré par les événements révolutionnaires ou est-il générateur de ces événements ? En d'autres termes, y-a-t-il une dialectique possible entre l'état et l'événement ? D'un autre côté, n'est-il pas de première nécessité méthodologique que de clarifier les relations pouvant exister entre l'état révolutionnaire et les situations révolutionnaires. Ce colloque tentera d'interroger l'imaginaire dramatique comme discours sur la révolution à l'heure où elle se manifeste et se présente comme état révolutionnaire l'événement révolutionnaire c'est-à-dire la révolution comme événement. De ce point de vue, il importe de remarquer que l'acte de création théâtral n'a jamais hésité à se présenter comme un état révolutionnaire qui s'assignerait pour objectif de transformer les situations, les ordres et les systèmes dominants et « pourris ». La question se pose de savoir si le théâtre comme acte de création peut être autre chose qu'un état révolutionnaire. Quelle est la sémiologie de l'état révolutionnaire en matière de théâtre. Notre question ici et maintenant : quel est l'état de « l'état révolutionnaire » dans le paysage théâtral tunisien avant et après la révolution. D'abord, y-a-t-il réellement un état révolutionnaire avant et après la révolution du 14 janvier ? Quels sont ses traits spécifiques dans l'absolu ? Et au niveau de la création, peut-on rencontrer quelques traits annonciateurs de cet état révolutionnaire tel qu'il se manifeste dans les récentes œuvres qui ont vu le jour ? L'objectif principal de ce colloque sera de mettre en évidence ce qui peut représenter les principaux aspects de l'imaginaire dramatique dans la création théâtrale tunisienne après ce grand événement qu'est la révolution. La révolution saura-t-elle renouveler notre imaginaire théâtral ? Quels seront les formes et les horizons de ce renouvellement théâtral ? Il est incontestablement une dimension prospective dans la problématique proposée par le colloque. Mais comment oublier la dimension évaluative de tout notre imaginaire dramatique antérieur à la révolution. Il y aurait ainsi comme une danse qui embrasse et le passé et l'avenir que les travaux du colloque ne peuvent pas interroger.