«Reconnaître un échec est un signe de courage», affirme Ahmed Brahim La situation frisant le chaos vécu par le pays ces dernières semaines suscite l'inquiétude de tous les intervenants partis politiques, organisations sociales et société civile. Suite à l'appel lancé par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) pour faciliter un débat national et au vu de la gravité de la situation économique et sociale, la Voie Démocratique et Sociale (VDS) appelle à trouver des solutions communes. Samir Taïeb, porte-parole de la VDS, signale que « la situation dans le pays est grave, les objectifs de la Révolution sont en danger, la conjoncture sociale est critique ». Il pense que la situation dans le pays ne peut laisser personne indifférent et garder le silence devient intolérable. « Les solutions devant être collectives, nous appelons à l'ouverture d'un dialogue avec toutes les parties », renchérit-il. Les grèves se succèdent. Les médecins hospitalo-universitaires ont observé une grève par ce qu'ils sont en mal de reconnaissance du travail qu'ils accomplissent en tant qu'enseignants universitaires. Ils s'inquiètent aussi pour le secteur public de la santé. Les écarts entre les salaires entre le public et le privé sont tels que le secteur public est en train de se vider de ses compétences. « Aujourd'hui, plus que jamais, la détérioration de la situation, sur tous les plans politiques, économiques et sociaux, est telle qu'il faudra trouver des solutions urgentes », s'alarme Samir Taïeb.
Ahmed Brahim, président de la VDS, abonde dans le même sens, pour affirmer que « la situation ne peut durer plus. Il faut opter pour autre chose que l'autosatisfaction, surtout après la dégradation de deux crans de la note souveraine de la Tunisie. Les mouvements de mécontentement et des revendications sociales légitimes se poursuivent, chose qui nécessite une autre démarche de la part du Gouvernement.». Il rappelle que des groupes extrémistes qui ne taisent pas leur obédience à des organisations terroristes sèment la terreur dans le pays face au silence du Gouvernement. La neutralité de l'administration est bafouée. Le président de la VDS, ajoute : « Le pays pourrait s'enliser dans une situation catastrophique si des révisions ne sont pas faites. Nous soutenons toutes les initiatives soutenant un débat national et à leur tête celle de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Il faut tirer les leçons de l'échec de l'action du Gouvernement. Nous sommes pour le consensus national. Il faut engager le dialogue à l'intérieur et à l'extérieur de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) impliquant toutes les catégories sociales »
Le dialogue devra chercher des solutions pour que la loi puisse être respectée afin de garantir tout ce qui permet de rassurer le peuple et la société. Le dialogue national proposé doit se pencher sur la question de la sécurité, les élections, la justice transitionnelle, l'indépendance de la justice, les solutions unilatérales ayant fait leur temps sans donner de résultats satisfaisants.
La VDS réagit donc, promptement à la proposition de l'UGTT, en tant qu'organisation nationale à engager un dialogue national.
Une réunion a été tenue, mercredi dernier, entre une délégation de la VDS et une autre du Parti républicain, qui avait appelé dernièrement à un Gouvernement de salut national. Un accord a été conclu pour davantage de coordination entre les deux partis. Le processus de réunification avec le parti républicain sera relancé à partir de la semaine prochaine. Concernant la proposition de Gouvernement national, Samir Taïeb précise que le plus important est de déblayer la voie pour dégager un processus pour le salut national. Le Gouvernement de salut national est une solution comme toute autre. La VDS propose la création d'une Coordination nationale englobant tous les partis, organisations et associations.
Par ailleurs, la VDS, comme l'a dit Ahmed Brahim, déplore la démarche engagée par la Troïka pour reproduire dans les nominations dans les délégations spéciales, les résultats des élections de la Constituante dans toutes les municipalités, en tentant d'asseoir l'hégémonie d'Ennahdha. Il rappellera que « reconnaître un échec est un signe de courage ».
Concernant l'initiative de Béji Caïd Essebsi, Samir Taïeb, précise qu'il n'a jamais été question qu'il intègre à titre personnel l'initiative de l'ancien Premier ministre. Il est porte-parole de la Voie Démocratique et Sociale (VDS) et ne peut rejoindre l'initiative que si la Voie le décide en tant que parti. De toute façon, l'initiative, tant qu'elle se limite à regrouper les forces démocratiques, elle est la bienvenue. Si elle se mue en un parti politique, la VDS la traitera comme tous les autres partis.