Prenons garde aux velléités déstabilisatrices ! Un communiqué a circulé hier sur la toile au nom de l'Union nationale des syndicats des forces de sûreté tunisienne (UNSFST) et selon lequel cette dernière a demandé la publication de décrets et de décrets-lois autorisant l'usage de « tous les moyens dissuasifs » pour mettre fin au désordre et à la violation de la loi suite aux incidents et violences ayant ciblé en premier lieu les agents de l'ordre et les postes de police et de la garde nationale. Toujours selon le communiqué publié par un journal électronique avec comme source la TAP, le syndicat a mis en cause « la passivité » des autorités politiques en appelant le conseil supérieur des forces de sécurité intérieure à élaborer « dans les plus brefs délais » un plan sécuritaire « audacieux et fort » pour imposer la sécurité ainsi qu'un cadre juridique « clair » pour protéger les agents de l'ordre.
« Les autorisations écrites sont une affaire réglée »
Contacté par Le Temps, Montassar Materi, secrétaire général de l'UNSFST a nié la publication d'un quelconque communiqué durant les dix derniers jours. « Franchement, je suis choqué car ce qui se passe est illégal et non faisable », note Monatssar Materi en ajoutant que ce qui a été publié hier est un communiqué qui remonte au 26 mai dernier. « Les informations ne sont pas fausses. Nous avons demandé aux autorités concernées de nous livrer des autorisations écrites pour l'utilisation de tous les moyens dissuasifs afin de faire face aux violences enregistrées dans les quatre coins du pays faisant plusieurs tués et blessés parmi les agents de sûreté. Ceci a été réglé suite à la conférence organisée par le ministre de l'Intérieur et dans laquelle il a été clair et précis en ce qui concerne l'application de la loi permettant aux agents de l'ordre d'utiliser tous les moyens nécessaires pour faire face aux actes de vandalisme tout en respectant les droits de l'homme et la démocratie ».
Monatassar Materi a été catégorique en parlant de la réponse positive du ministre de l'Intérieur en ajoutant que les agents de sécurité travaillent dans des conditions favorables et essayent, chacun pour sa part, de mettre fin au désordre et aux actes de violences. « Par la suite, la republication du communiqué ne peut que nous amener à penser qu'il y a encore des parties qui essayent de semer le désordre et plonger le pays dans un conflit de sécurité », Qui sont ces acteurs potentiels ? Monatassar Materi répond que rien ne peut être confirmé pour le moment. « Je ne peux pas citer qui que ce soit mais je suis sûr que la sécurité de notre pays est toujours exposée aux risques. Sinon, comment commenter la publication d'un communiqué datant depuis plus d'un mois et qui accuse les autorités politiques de passivité et de manque d'audace, au nom du syndicat qui représente les forces de l'ordre ! », déclare le SG de l'UNSFST en insistant que cette action ne passera pas inaperçue. « En tant que représentant du syndicat concerné, je vous affirme que les acteurs de cette action illégale seront appelés à justifier cette publication prêtant à de graves confusions », note-t-il.
Concernant la demande de la revalorisation de la prime de risque dans l'attente d'une révision totale des salaires et des primes spécifiques, Montassar Materi a indiqué que le syndicat a entamé des négociations à ce sujet. « Les agents qui risquent leur vie quotidiennement ont absolument le droit d'exiger une prime de risque qui dépasse les 20 dinars par mois. Ali Laarayedh, nous a promis de faire le nécessaire pour régler cette situation, sinon les négociations sont encore en cours », explique Monatassar Materi au Temps en insistant que ceci ne peut en aucun cas avoir des répercussions négatives sur le rendement des agents de l'ordre qui sont déterminés à se plier en quatre pour instaurer la sécurité et mettre fin à tout acte de violence .