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Nadia Haddaoui, journaliste à RTCI interdite d'accès à la chaîne ainsi que «l'invitée du journal» Om Zied Paysage médiatique Retour de la censure et de la répression intellectuelle
Nadia Haddaoui, journaliste et animatrice de l'émission « L'invité du journal » auparavant intitulée « Café Noir », a été interdite hier, d'accomplir son travail comme de coutume en lui interdisant d'accéder aux locaux de la Radio Tunisienne Chaîne Internationale (RTCI) et ce, « suite aux instructions verbales de Mohamed Meddeb, Directeur Général de la radio tunisienne », déclare Nadia. Se présentant le matin dans les locaux de la radio en compagnie de son invité du jour, Om Zied afin de récupérer le laisser-passer, la journaliste n'eut pas le droit d'accomplir son travail. Pourquoi a-t-on pris une telle décision abusive ? Une question qui reste pour l'instant sans réponse, d'autant plus que la journaliste n'a pas reçu un préavis ni une note l'informant qu'elle sera remerciée ou sanctionnée. « Surprise, j'ai fait appel quand même à un huissier de justice pour faire un constat », déclare Nadia tout en annonçant qu'elle « envisage d'engager des poursuites et qu'elle a présenté un rapport dans ce sens au Syndicat National des Journalistes Tunisiens et à la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme ».
Prise à un moment critique, où l'on commence à avoir la mainmise sur le paysage médiatique, notamment les chaînes télévisées publiques et les radios, cette décision, menace la liberté d'expression. Elle concerne, notamment les journalistes exerçant dans les chaînes publiques (radios et télévisions) lesquels commencent à tirer la sonnette d'alarme. Ils sont, en fait, asservis par leurs responsables. Est-ce le résultat de la pression menée par les sit-inneurs de la télévision nationale et de la radio, lesquels n'ont cessé de prôner l'assainissement des médias de la « honte » ? « Cela est probable », répond Nadia Haddaoui, qui manifeste sa détermination à « participer à la transition ». Un acte qui reste pour elle « très important ».
Droits des journalistes
Mais les journalistes auront-ils le droit de le faire ? Seront-ils capables de maintenir le cap et d'imposer leur droit de s'exprimer librement et objectivement dans un contexte dominé par un gouvernement provisoire qui n'accepte pas les critiques et qui ne lésine pas sur les moyens pour faire fonctionner sa machine dominatrice ? Les critiques de Lotfi Zitoun, ministre conseiller auprès du Chef du Gouvernement provisoire, chargé des affaires politiques le prouvent bel et bien et confirment la démarche adoptée par les autorités au pouvoir. Il considère que les médias sont en train de jouer le rôle de l'opposition. Il a dénoncé, hier, lors d'une conférence de presse tenue au Palais du gouvernement à la Kasbah, « une attaque contre le gouvernement élu et une absence de l'opposition dont le rôle est joué par la presse ».
Le conseiller du ministre ne cesse de critiquer les médias et de les taxer de toutes les étiquettes ; manque de professionnalisme, subjectivité, attaque du gouvernement provisoire...Certes, cela s'inscrit dans le cadre d'une campagne menée contre la presse tunisienne qui se veut libre, indépendante et pas un outil ou un instrument manipulé par le gouvernement. Il ne reste à Monsieur Zitoun que de dicter aux journalistes qui doivent-ils inviter, comment ils doivent sélectionner leurs intervenants...et qu'il ne faut surtout pas dévoiler les points faibles du gouvernement provisoire, même après 6 mois au pouvoir. Il faut le laisser travailler tranquillement, en silence.
Sana FARHAT
NDLR Nous avons essayé de contacter Mme Donia Chaouch, Directrice de RTCI pour avoir des éclaircissements sur l'affaire de la journaliste Nadia Haddaoui, mais Mme Chaouch était occupée dans une réunion avec le DG de la Radio. On nous a demandé de laisser notre numéro de téléphone pour qu'elle nous contacte une fois qu'elle sera disponible mais nous n'avons pas eu de réponse.