Après la fermeture d'un certain nombre de boucheries, la réunion entre la chambre syndicale des commerçants de viandes rouges , d'une part, le secrétaire général du gouvernorat, le directeur régional du commerce et les directeurs généraux auprès du ministère du Commerce, n'a pas abouti à des décisions concrètes, selon le président de la chambre syndicale des bouchers, Mongi kamel, les représentants du ministère ayant promis d'en référer à qui de droit. En attendant ? «Les prix-plafonds ne seront pas appliqués tout simplement parce qu'ils ne sont pas bien étudiés et qu'ils n'ont pas été déterminés avec l'accord de notre chambre syndicale nationale. Ces prix ne tiennent pas compte de la réalité du marché caractérisé par le décalage flagrant entre une demande croissante et une offre limitée. Concernant l'offre, il ne faut pas oublier que l'été n'est pas la saison de prolifération du cheptel. Pour ce qui est de la demande, la courbe est nettement ascendante, d'abord parce que la consommation s'accroît au mois de ramadan, ensuite parce que la contrebande des ovins bat son plein à destination de la Libye et le troisième facteur, c'est le retour des émigrés à l'occasion des vacances annuelles, sans compter les ressortissants libyens installés chez nous. Et puis, le kilo de viande ovine, se vendait déjà, 16d500 à 17d00, avant l'avènement du mois de Ramadan»
A la lumière de ce qui précède, le représentant de la chambre des bouchers à Sfax a insisté sur la détermination des bouchers à appliquer les prix sur la base du prix de revient, d'autant plus qu'aucun prix maximum n'a été fixé pour les éleveurs : « Le respect de la décision ministérielle, signifie tout simplement un déficit énorme que les bouchers ne sont pas prêts à accepter », a insisté notre interlocuteur.
Eventualité d'une grève régionale
La protestation syndicale se poursuit contre la détention de six membres du personnel de la santé exerçant au CHU Hédi Chaker. Avant-hier matin, un sit-in a été observé par le syndicat des agents de la santé dans l'établissement. D'après le secrétaire général du syndicat, le mouvement a bénéficié du soutien de militants des secteurs de l'équipement, de l'enseignement de base, de l'enseignement secondaire et des banques, en signe de solidarité avec les agents arrêtés mercredi et vendredi derniers lors des affrontements avec les forces de l'ordre sollicitées pour l'application d'un jugement en référé ordonnant la réinstallation du directeur général Jamel Hakim et de son staff administratif dans leurs bureaux. Toujours, d'après Hamadi Mosrati, secrétaire général du syndicat des agents de la santé, il a été convenu, à l'issue du sit-in de tenir demain, une réunion au siège de l'UGTT régionale dont les travaux pourraient aboutir à la décision portant sur le déclenchement d'une grève régionale.
Alors que le directeur général de l'hôpital accuse ledit syndicat d'exercer une forte pression sue les membres du personnel absents, Mosrati, lui affirme au contraire que le syndicat ne cesse de les exhorter à reprendre le travail.
Viandes blanches, la valse des prix
Il y a de quoi donner le tournis au citoyen, ballotté entre les déclarations officielles faisant part de la décision de fixer des prix maximum de viandes rouges et de viandes blanches, et la réalité des prix pratiqués par les bouchers et les commerçants de volailles. Si les bouchers sont décidés à faire jouer la loi du marché et qu'ils tiennent à la liberté des prix, les marchands de volailles, ont d'après un responsable de leur chambre syndicale, obtenu le feu vert de la direction régionale du commerce pour vendre librement leur marchandise, et ce sur la foi de factures établies par les abattoirs. En effet, le prix de vente de poulet prêt à cuire (PAC) au consommateur fixé par le ministère est de 4900 alors que le prix fixé par les abattoirs aux commerçants en détail est de 4 d 850 le kilo, ce qui ne leur laisse qu'une marge bénéficiaire minime de 50 millimes. Pareil pour l'escalope de dinde dont le prix maximum au consommateur est fixé à 8d500 le kilo, alors qu'elle est vendue par les abattoirs aux marchands de volailles à 8d700, soit une perte sèche de 200 cents millimes, c'est ce qui expliquerait la compréhension de la direction régionale du commerce. Une réunion doit avoir lieu aujourd'hui, entre la direction générale du commerce et les représentants des abattoirs pour tirer les choses au clair.