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Seuls, l'UGTT, la société civile et l'appel de Tunis pourront sauver les valeurs de la République» Eclairages ...avec Pr Chérif Ferjani (université Lyon 2)
Le mot « république » provient du latin « res publicae » qui signifie au sens propre « chose publique » et désigne l'intérêt général puis le gouvernement, la politique et enfin l'Etat. La République (Politeia) de Platon, Le politique (Politike) d'Aristote etDe la république (De re publica) de Cicèron , traitent tous des formes de gouvernement. Bref la République comme l'a précisé Jihane Limam Professeur en droit lors d'un débat organisé par El Massar en présence de plusieurs juristes et des représentants de la société civile et des sympathisants du parti au centre culturel Néapolis est une forme de gouvernement ayant une constitution et dont les représentants du peuple sont élus par celui-ci pour une durée déterminée. La Tunisie durant ces 50 ans de règne comme a expliqué Chérif Ferjani professeur de sciences politiques à Lyon 2 n'était pas une république au sens vrai du terme. Il s'agit d'une dictature : les libertés sont limitées, le pouvoir est autoritaire. Le président est élu à vie. L'Etat, le parti et la « société civile », ne fonctionnaient pas en harmonie.Ce qui fait que le régime de Bourguiba ou de Ben Ali apparaissait sans doute comme un régime autoritaire par son refus de la liberté de la presse ou d'une opposition et d'élections libres.Il est impératif, aujourd'hui, que les formations politiques, indépendamment de leurs sensibilités et idéologies, s'unissent autour du seul objectif, comment assurer le passage vers la deuxième République en rupture avec les mœurs politiques de la veille. La loi organisant les élections du 23 octobre qui limite à une année la durée de la Constituante est bafouée. La Troïka au pouvoir, ne veut pas s'engager à fixer des échéances, ou donner un signal sérieux comme la création de l'ISIE. Même au niveau du comportement on manque de respect aux autres partis qui sont sous-estimés. Le résultat disait Pr Ferjani nous vivons sous une République dépouillée de ses valeurs. Un parti nahdhaoui qui gouverne le pays, un gouvernement peu expérimenté qui est loin de jouir de la confiance absolue des Tunisiens qui sont encore sceptiques et attentifs à ses performances, des partis d'opposition déchirés et divisés.. Beaucoup reste à faire pour concrétiser autant de promesses et pour trouver des solutions à autant de problèmes. Certes estime Pr Ferjani, la transition démocratique passe par cette nouvelle constitution qui tarde à voir le jour et le seul espoir pour sauver le pays réside dans le retour en force de l'UGTT qui est en train de bouger et se mobiliser pour défendre les valeurs de la République. On s'attend aussi à un réveil de la société civile tunisienne pour peser sur le gouvernement et réguler son pouvoir devenu avec le temps de plus en plus autoritaire. Les Tunisiens ont plus que jamais besoin d'une société civile forte qui puisse porter leurs voix et leurs revendications. Une société civile qui ne se limite pas qu'au soutien social et humanitaire sur le terrain, mais qui accomplit également son rôle de contre-pouvoir en participant au débat public et politique et en plaidant pour les causes qu'elles défendent. Peut être conclut Pr Ferjani ce rapprochement entre l'appel de Tunis El Massar et Le parti républicain donnera un nouveau espoir au pays et la sauvera de la dérive.