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Les commandements d'Allah
Récits du Coran
Publié dans Le Temps le 28 - 07 - 2012


2- Al Maârouf : entraide et solidarité (suite)

Eprouvez (la capacité) des orphelins jusqu'à ce qu'ils atteignent (l'aptitude) au mariage; et si vous ressentez en eux une bonne conduite, remettez-leur leurs biens.
Ne les utilisez pas (dans votre intérêt) avec gaspillage et dissipation, avant qu'ils ne grandissent. Quiconque est aisé devrait s'abstenir de se payer lui-même de cet héritage qui lui est confié. S'il est pauvre, alors qu'il y puise une quantité convenable, à titre de rémunération de tuteur.)s'il est aisé, qu'il s'abstienne d'en prendre lui-même. S'il est pauvre, alors qu'il en utilise raisonnablement : et lorsque vous leur remettez leurs biens, prenez des témoins à leur encontre. Mais Allah suffit pour observer et compter. » ( AN –Nissa'- versets 5 et 6)

La prodigalité n'est pas seulement une attitude c'est une mentalité un état d'esprit. Il arrive que le prodigue ne soit pas conscient de ce qu'il fait et qu'il aille à sa perte.

Il peut s'agir également de quelqu'un qui veut arriver à un but déterminé, quitte à dépenser toute sa fortune pour l'atteindre.

Son action peut être dans l'intérêt d'une personne nécessiteuse ou malade, dont les soins sont coûteux. Dans ce cas là, ce n'est plus de la prodigalité, et c'est même un acte de bienfaisance apprécié

Il peut s'agir de quelqu'un qui dilapide son argent dans les plaisirs éphémères, en passant du divertissement, légitime pour tous, au vice, en jouant au poker ou en plaçant des sommes faramineuses dans des opérations commerciales viciées à la base, et de nature à porter préjudice à des tierces personnes. il peut également s'agir de ceux qui détournent les biens d'autrui d'une manière abusive, tels que certains gestionnaires des biens d'incapables ou d'orphelins

« Rendez les biens aux orphelins (devenus majeurs) .....gardez-vous de les dilapider par prodigalité, ou en vous hâtant de les en priver avant qu'ils ne deviennent majeurs »
(AN-NISSA –Verset 2 à 4)

Il y a également ceux qui réservent une grande partie de leur argent à la corruption. Celle-ci, est bien évidemment, parmi les grand pêchés qui mènent à la prodigalité et par là même à la ruine.

Dans un Hadith du Prophète, « le corrompu autant que le corrompant iront en Enfer »

Il n'y a point de Justice avec la corruption. Dieu dans sa générosité et sa Justice suprême a interdit la corruption à travers ses Saintes paroles révélées à Mohamed.

« Et ne dévorez pas mutuellement et illicitement vos biens, et ne vous en servez pas pour corrompre des juges, pour vous permettre de dévorer une partie des biens des gens, sciemment et illicitement » ( Al Baqarah- verset 188)


Tous ces actes sont du domaine de la prodigalité, qui est réprimée par la chariâa.

Pour Al Jahidh , libre penseur et critique du 10ème siècle, et selon son ouvrage « Al Boukhala' » qui est une sorte de satire de l'avarice et des avares, les prodigues sont généralement ceux qui ont opté pour l'argent facile et les moyens illégaux pour l'obtenir.

Ce sont ceux qui s'enrichissent sur le dos des autres. Tandis que ceux qui gagnent de l'argent par les moyens légaux, et qui ne sont pas contraires à la loi et aux préceptes de l'Islam, procèdent à la gestion de leur argent de manière rationnelle.

Ils prennent soin de leur fortune en l'exploitant d'une manière raisonnable et sans que cela porte atteinte à ses intérêts, ni à ceux de la communauté d'une manière générale.

Le don ne constitue pas une prodigalité dans la mesure où il n'est pas mal placé ou inconvenant, ou encore s'il n'est pas fait à titre de corruption.

Au niveau de l'Etat certains penseurs arabes ont estimé que le prélèvement excessif d'impôt, constitue une prodigalité forcée que cause cet acte abusif.

Ibn Hanbal estime pour sa part que le prélèvement abusif d'impôt est nuisible à la situation financière de l'Etat, ce prélèvement pouvant mener à la ruine des contribuables.


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