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L'Islam, la seule religion qui rejette la polygamie
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 04 - 2012


Par Taha BELKHODJA
Le Saint Coran est, et demeure de par le monde musulman, la Constitution suprême qui organise la vie humaine.
Un élément qu'il ne faut jamais oublier, c'est que le Saint Coran a été achevé après 23 ans de Révélation. Cette donne est nécessaire pour bien interpréter les textes du Livre sacré, car les Versets Coraniques se révélaient par étape conjoncturellement, pour guider l'Homme. Je voudrais donner un aperçu sommaire sur la femme avant la révélation du Saint Coran.
Suivant la tradition, la condition féminine en période préislamique, dite el Jahilia, était très déplorable. Les lois juive et chrétienne autorisaient la polygamie, elles ne faisaient mention d'aucune restriction quant au nombre d'épouses ; pratiquement tous les hommes avaient des dizaines voire quelques centaines de femmes, le Roi Salomon (Sulayman) par exemple, possédaient 700 épouses de rang princier et 300 concubines. Il s'agissait de l'acquisition d'une épouse, elle ne différait pas fondamentalement d'une esclave. Les épouses ne jouissaient d'aucun droit et servaient, avant toute chose, à satisfaire les désirs de leur mari. Au décès de son mari, la femme passait, comme un bien quelconque, à son hériter qui pourrait l'épouser.
L'Islam est venu réglementer cette institution, aussi bien dans les pratiques rituelles que dans le vécu au niveau des individus. Les prescriptions du Saint Coran ont alors rééquilibré les rapports homme-femme, en accordant notamment à la femme une personnalité juridique distincte et séparée et la dotant d'un patrimoine propre qu'elle est libre d'administrer. Le Saint Coran fixe ainsi les normes sur le mariage pour protéger la femme de toutes les perversions antérieures. Il a valorisé la femme, et ce, à travers plusieurs versets coraniques, dont la Sourate «An-Nissa», qui ont été révélés sur plusieurs étapes pendant ces 23 ans.
Un bon nombre de personnes de par le monde connaissent le Verset 3 de la Sourate «An-Nissa» : «Et si vous craignez de n'être pas justes envers les orphelins, il est permis d'épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais si vous craignez de n'être pas justes avec celles-ci, alors une seule». Il ne faut pas être un «alim» (savant) pour le savoir, si on raisonne avec un peu de bon sens et de logique, on comprendra bien que Allah, Gloire à Lui, a consacré toute la Sourate «An-Nissa» de 134 Versets pour donner à la femme la valeur qu'elle mérite et tous ses droits légitimes bafoués, jusque-là. Ce verset réforme le statut de la polygamie et il l'a plafonné à quatre et établit des conditions restrictives de telle sorte que se marier avec plus d'une femme n'est pas donné, mais plutôt conditionné.
A cette époque en Arabie, avant l'Islam, les tribus étaient souvent en conflit et subissaient de lourdes pertes en hommes. En cette période, les hommes avaient pour habitude d'épouser autant de femmes qu'ils voulaient. La polygamie, qui était pratiquée sans aucune restriction à l'époque, répondait ainsi à un besoin social, ce qui aidait à résorber une partie de cet excédent. En lisant bien ce verset 3, nous constatons le haut niveau de sagesse du Maître Suprême en portant d'abord un intérêt majeur aux orphelins le mobile fondamental de ces mariages multiples. Dans le cadre d'une réparation de la situation des orphelins, Allah, Gloire à Lui) a permis d'épouser deux, trois puis quatre parmi les femmes mères, était une couverture pour les orphelins plutôt que dans un intérêt de désir des hommes, d'ailleurs le verset commence par deux puis trois et quatre à la fin, il y a un ordre progressif de limitation, donc on voit bien que la volonté de Dieu, recommande de s'arrêter à deux, quand c'est possible, puis trois et quatre au maximum. Aller jusqu'à quatre donc, c'est une autorisation obligée parce que plus loin, il exprime une condition sine qua non d'être juste avec les femmes qu'on épouse, à défaut de remplir cette condition c'est une seule, cela est clair, en préservant pertinemment la dignité des femmes.
La réalité, au fait, ne s'arrêtait pas là, parce qu'après un certain temps, voire des années, Dieu a constaté qu'un homme ne peut jamais être équitable entre ses épouses, puisque même sa meilleure créature, le Prophète Mohamed, déjà marié à plusieurs femmes, avait une préférence envers son épouse Essaïda Aïcha. La révélation du verset 129 de la même Sourate est venu l'affirmer : «Vous ne pourrez jamais être justes entre vos femmes, même si vous en êtes soucieux» que beaucoup de personnes ignorent, ou font semblant d'ignorer, ceux qui s'arrêtent, comme on dit, à «wailon lil moussallina». Les hommes ne seront jamais capables de traiter leurs épouses avec équité au niveau des sentiments.
Ce constat d'Allah (Gloire à Lui), personne ne peut le contester ou le mettre en cause car tout le monde sait qu'un cœur ne peut pas aimer deux personnes de la même manière, ce qui a été confirmé par la Sourate «Al-Ahzeb»- Verset 4 : «Allah n'a pas placé dans l'homme deux cœurs dans sa poitrine».
Pour bien saisir le sens de ces versets, et l'importance des règles qu'ils instituent, il faut les replacer dans le contexte de l'époque de leur révélation. Même après la révélation de ces versets du vivant du Prophète, les hommes ont continué d'épouser quatre femmes. Ils ne respectaient pas les prescriptions coraniques et se conduisaient de manière irresponsable, à la poursuite des plaisirs charnels comme s'ils n'avaient que des droits et pas de devoirs envers leurs épouses et leurs enfants.
La pratique de la polygamie s'est bien éloignée de la lettre et de l'esprit des versets du Saint Coran, pour devenir la première cause des conflits conjugaux et la source d'innombrables malheurs familiaux. Les violations de tels droits constituent des effets pervers considérables causant plus de mal que de bien au sein des communautés. L'écrasante majorité des foyers polygames observent des situations confuses et compromettantes.
Certes des siècles après la révélation du Saint Coran, nous ne sommes plus dans des situations de réparation d'orphelins ou pour remédier aux lacunes commises, nous avons une obligation de nous appliquer à la volonté de Dieu, et d'épouser qu'une seule femme, l'équité n'est pas que matérielle mais sentimentale aussi.
Malheureusement, il existe des soi-disant «oulémas» qui se prétendent tenir les vérités, je rappelle à ces gens-là de craindre Allah sachant qu'Il est Audient et Omniscient, comme Il leur reproche si bien au verset 11 de la Sourate «Al-Fath» : «ils disent avec leurs langues ce qui n'est pas dans leurs cœurs».
Tous ces versets affirment que l'homme ne pourra être équitable et ils ont clairement pour objet de décourager les véritables croyants de prendre une deuxième femme. Donc si on prend en considération les deux versets, 3 et 129 de la Sourate «An-Nissa», à fois, et si l'on en tire la conclusion que la polygamie est interdite en Islam, on n'aurait pas tort du tout.
Avec la grâce d'Allah (Gloire à Lui), l'Islam a élevé, en seulement 23 ans, le statut de la femme au rang d'un être humain à part entière qui a droit à une vie convenable, à la propriété et à l'héritage. L'Islam est la seule religion qui rejette la polygamie où Dieu a exprimé clairement dans le Saint Coran sa volonté d'éliminer la précarité de la femme, ce qui n'était pas chose facile à une époque où la femme était totalement soumise et dominée, pratiquement une esclave. En cette occasion, je ne voudrais pas passer sans rappeler aux femmes du monde entier que l'Islam est la première Constitution qui a songé donc à la parité homme- femme, il y a 15 siècles.
Compte tenue de tout ce qui précède, il est vraiment regrettable que seulement deux pays dans le monde musulman : la Turquie et la Tunisie, ont obéi à la volonté de Dieu. Cet état de fait, les a certainement récompensées à mieux réussir économiquement malgré leurs moyens, comparés à certains pays arabes très riches, où une femme ne peut même pas conduire une voiture.
Les femmes qui croient que la polygamie va résoudre le problème du vice et de l'adultère se trompent complètement, les polygames ne s'arrêtent pas à quatre, puisque aujourd'hui c'est une question de moyens, la preuve dans certains pays connus pour leur richesse, ils ont créé différents types de mariage : Zaouej el moutaa, el maiçar, el orfi et la liste est longue. L'homme est polygame de nature et quand il commence, ça ne finit plus, souvent, c'est une vie sans fin.
Afin de réduire les méfaits importants de la polygamie, les associations féminines du monde musulman réclament une application plus stricte des prescriptions coraniques en la matière, voire l'interdiction de la polygamie.
J'appelle solennellement tous ces gens polygames, qui sont en train d'épouser des filles plutôt célibataires sans enfants, à se conformer sérieusement aux résolutions divines et de faire preuve de sincérité, sachant que l'une des bases fondamentales de l'Islam c'est l'intention «innama al aamelou binniyette».
En Islam, il n'y a pas de mandataire, chacun est responsable de ses actes et devra en répondre devant Dieu, le jour du Jugement. Nous avons tous obligation à répondre aux conditions auxquelles il faut obéir, dont la pureté de la foi et la vertu qui contribuent à renforcer la cohésion entre la pensée et l'action.
Je ne finirai pas cet article sans saluer cheikh Rached Ghannouchi pour son sens du patriotisme, après avoir mis fin à la polémique de la charia. Cette sage décision est très constructive sur le plan économique, éclairant ainsi davantage la visibilité aux investisseurs.
La démocratie est un acquis irréversible et, ce faisant, l'unité nationale, en ce moment crucial, est incontournable, il faut que tout le monde le sache. Tous les Tunisiens sont dans le même bateau et si ce bateau n'arrive pas à bon port et coule, nous coulons tous ensemble avec nos enfants, il faut bien penser à ces innocents.
La quasi-totalité des Tunisiens sont des musulmans qu'on peut classer en musulmans non pratiquants, en musulmans (modérés qui constituent la majorité), en musulmans radicaux et en musulmans extrémistes plutôt minoritaires. Le mot islamiste n'existe même pas dans le dictionnaire, l'expression islamiste a été créée par les néoconservateurs chrétiens pour désigner les musulmans extrémistes, d'où la combinaison de Islam + iste (de extrémiste), dans le but de créer un amalgame entre musulman et islamiste, donc une islamophobie à travers le monde. Allah, (Gloire à lui), nous recommande la modération «wa kédhélika jaalnakom ommatan woustaa»
L'ancien président indonésien Wahid Abdurrahmam a écrit :
«Ce sont les musulmans eux-mêmes qui peuvent et doivent propager la connaissance de l'Islam véritable et de là discréditer toute idéologie extrémiste pour accomplir cette tâche, il faut l'adhésion et le soutien d'individus, d'organisations et de gouvernements à travers le monde. Nous devons illuminer les cœurs et les esprits des hommes et offrir une vision différente de l'Islam, comme religion d'amour divin et de tolérance qui renvoie l'idéologie de la haine vers l'obscurité, d'où qu'elle vienne».


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