«Donne leur dû à ton proche, au pauvre, au voyageur, mais évite cependant toute prodigalité ». (Al Isra – Verset 26) Ce deuxième commandement incite à l'aide aux proches et aux démunis. Les proches sont tous les membres de la famille, les ascendants, les descendants et les collatéraux.
Cela dit, les plus proches sont prioritaires sur des parents lointains.
Cela est confirmé par le Saint Coran et le Hadith.
Les proches sont toujours cités en premier, étant considérés comme les plus méritants par rapport à celui qui désire faire l'aumône ou soutenir quelqu'un pécuniairement ou même moralement.
« Etre pieux, en vérité, ce n'est point tourner sa face vers l'Orient en l'Occident. L'homme vertueux est celui qui croit en Allah, au Jugement Dernier aux Anges, aux Ecritures, aux Prophètes et qui pour l'amour d'Allah, donne de son bien aux proches, aux orphelins, aux pauvres, aux voyageurs, aux mendiants et pour le rachat des captifs ». (Al Bakara – Verset 177) Parmi les Hadiths, concernant le don aux proches, celui qui est connu pour avoir été cité par la majorité des recueils du Hadith dont notamment Boukhari et Muslim.
«Les plus proches sont les plus méritants du « Maârouf» celui-ci étant tout acte de bienfaisance d'ordre matériel ou moral soit-il.
Le « Maârouf » vient du substantif Arafa signifiant en langue arabe reconnaître.
L'acte de bienfaisance est, en effet, un signe de reconnaissance envers Dieu. Pour les biens qu'il a destinés à l'être humain. Celui-ci a été doté de discernement et a été favorisé par rapport à toutes les créatures.
« Ceux qui ont la foi et font le bien se trouveront guidés par Allah pour lui avoir voué leur foi ». (Sourate Younès – Verset 9)
Le Maârouf est en lui-même une piété. Il ne suffit pas d'accomplir la prière et de se recueillir, tout en étant égoïste.
L'égoïsme et l'avarice sont dénoncés selon les préceptes de l'Islam, en vertu de plusieurs versets coraniques. Les avares et notamment les riches qui ne daignent pas aider les pauvres par une partie de leurs gains, sont considérés comme des impies.
«A ceux qui thésaurisent l'or et l'argent et ne les dépensent pas dans le sentier d'Allah, annonce leur châtiment douloureux» (Attaouba – Verset 34)
La « Zakat » qui est parmi les cinq piliers de l'Islam, est une sorte d'impôt obligatoire sur le revenu (le dixième du gain annuel).
En outre, il y a la Sadaka, qui est un acte de bienfaisance.
La Sadaka n'est pas obligatoire, mais c'est un signe de solidarité envers son prochain, et c'est un acte de piété en reconnaissance des bienfaits d'Allah.
Les proches bénéficient-ils de la Zakat en priorité ?
La plupart des exégètes du Coran et des ulémas, sont affirmatifs quant à cette question, la Zakat faisant partie des actes de bienfaisance.
Qui parmi les proches ?
Les enfants s'ils sont majeurs et indigents, car le père a le devoir de subvenir aux besoins de ses enfants lorsqu'ils sont mineurs.
S'il s'agit d'un père nanti, il est tenu en plus de ce devoir de prise en charge de sa famille en général, accomplir le devoir du Zakat pour d'autres proches comme les neveux ou les cousins.
Il en va de même pour les épouses dont les maris sont tenus de subvenir également à leurs besoins en dehors du devoir du Zakat.
Quid des orphelins pris en charge par un tuteur ?
Celui-ci doit également subvenir à leur besoin, en essayant de ne pas dilapider leurs biens dont il est le gardien.
Cette attitude fait partie du Maârouf, car le fait de se comporter avec eux comme un père constitue en lui-même un acte de bienfaisance et par là même un acte de piété.
«Ceux qui disposent injustement des biens des orphelins ne font qu'avaler du feu dans leur ventre ». (Annissa – Verset 10)
Par ailleurs, dans le Verset cité ci-dessus, cet acte considéré comme un dû, il a fait allusion au pauvre et au voyageur.
Qui est le pauvre ?
C'est l'indigent, le nécessiteux, celui qui n'arrive pas à trouver de quoi subvenir à ses besoins les plus urgents tels que le boire et le manger.
Cependant, dans le Saint Coran il est fait allusion aux pauvres les plus méritants : Ceux qui se comportent dignement et sans insister auprès des autres.
Le voyageur est tout visiteur qui vient de loin dans un but de commerce ou pour toute autre raison.
Généralement, il n'a pas de famille dans le pays où il atterrit.
En principe, il a besoin d'aide, abstraction faite de son appartenance ethnique ou religieuse.
Vous remarquerez, en effet, que dans le Verset de la Sourate Al Isra, précité, il n'a été spécifié que le voyageur, qui peut être étranger à la ville ou au pays où il vient en visite, doive être musulman ou même croyant, tout comme le pauvre ou l'indigent.
C'est dire que ce devoir doit être accompli vis-à-vis de tout être humain, qu'il soit croyant ou impie.
Le fait de porter secours ou d'aider un être humain est un geste qui doit être spontané ?
L'histoire du Prophète avec le prêtre chrétien qui la rencontré alors qu'il venait de subir des exactions de la part de certains polythéistes de Quoraïch est bien connue – Ce prêtre chrétien était affable avec le Prophète Mohamed, car il savait que ce Prophète était sincère et cherchait à rétablir la paix dans la région.
On sait aussi et tous les ouvrages de la Sira (biographie du Prophète) le confirment, que Mohamed n'a jamais hésité à aider tous ceux qui étaient autour de lui.