Hier, à l'ANC, on a bien fêté les débats sur l'ordre judiciaire. Tout y était, sauf l'ordre. En effet, comme à son accoutumée, le constituant Ibrahim Gassas a fait pour quelques minutes le beau et le mauvais temps à l'ANC. Sauf que pour cette fois-ci, il a poussé le bouchon un peu trop loin.
L'incident est arrivé suite à des propos provocateurs de la part d'un des députés envers notre non moins célèbre constituant Kassas. Ce dernier s'est emporté et est monté sur ses grands chevaux. Comble de l'ironie, il s'agissait d'une séance plénière consacrée aux débats sur le projet de loi portant sur la création d'une instance provisoire de gestion de l'ordre judiciaire.
Les négociations allaient bon train quand soudain, un incident chamboula la séance. L'un des députés, appartenant à la Troïka provoqua son homologue Ibrahim Kassas qui a violement réagi. La situation était telle que la vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante Mehrzia Laabidi a décidé de lever la séance pour 10 minutes afin de rétablir «l'ordre» et que les esprits se calment.
Controverses sur les réseaux sociaux et les justifications de Kassas
L'information a instantanément circulé sur le Net. Chaque internaute visionne la scène et réagit à sa manière : ahuri, médusé, interloqué, désolé ou même sarcastique. La vidéo a circulé à la vitesse de la lumière et les interprétations ne se firent pas attendre. Le verdict tomba : Ibrahim Gassas a sorti un poignard pour agresser son homologue. On parle déjà de la fin tragique d'un vaudeville : Gassas sera jugé pour port d'arme blanche, pour agression physique et pour non respect de l'ANC. L'imagerie populaire aura vite fait le lien avec la scène bien orchestrée du crocodile.
Toutes les hypothèses étaient, désormais, possibles et plausibles. D'autres voix, s'élèvent et démentaient l'histoire du poignard. Gassas avait, tout simplement, un stylo.
Quelques minutes plus tard, la séance reprend. Ibrahim Gassas redemande la parole pour s'excuser, justifier son emportement et surtout éclaircir la situation quant à la rumeur qui disait qu'il a sorti un poignard pour attaquer son homologue. Niant cette accusation, il affirmee avoir eu à la main un stylo par le biais duquel il allait signer sa lettre de démission de l'ANC. Chose dont les constituants qui l'entouraient, l'ont dissuadé en lui bloquant la main.
Poignard, stylo ou «Kalachnikov», le fait est là. KGassas n'en n'a pas fini de faire son show avec son tempérament de feu.