L'Instance supérieure indépendante pour les élections, présidée par le militant des droits de l'Homme, Kamel Jendoubi, restera l'un des plus beaux souvenirs de la Tunisie post-révolution et l'exemple à méditer pour avoir organisé et réussi, malgré des débuts difficiles, les premières élections libres, démocratiques et transparentes de l'histoire du pays. Cette Instance n'est plus qu'une belle marque d'un passé récent, mais la transition démocratique poursuit son chemin, ses enjeux politiques et ses échéances électorales déterminantes pour l'avenir du pays et de son peuple. La Révolution, on le sait, a offert au peuple les attributs de la dignité dont le droit d'élire en toute liberté et sous aucune contrainte ses gouvernants. Elle y a exclu le pouvoir exécutif de l'organisation des élections dont le rôle échoit désormais à une instance indépendante et neutre. A l'approche des prochaines élections et après le succès de la première expérience, le pays reste sans une instance supérieure indépendante avec le risque d'une prolongation du blocage tant l'ampleur des différends entre la Troïka au pouvoir, d'une part, la société civile, et les partis d'opposition de l'autre, est paralysante. Un air de suspicion s'installe entre les deux parties. On accuse le gouvernement de mettre sous tutelle la prochaine instance et de vouloir l'assujettir à ses propres intérêts. Vrai ou faux ? Ce n'est pas clair pour le moment. Mais l'urgence est de trouver la voie du consensus et un accord sur la composition de l'instance, sur son rôle et ses prérogatives dans l'intérêt de la démocratie et du processus démocratique.