Le Parti Républicain (PR) avec la Voie Démocratique et Sociale AL Massar, Nida Tounès et un grand nombre d'associations de la société civile ne comptent pas laisser échapper la fête de la femme du 13 août et tiennent à fastueusement la célébrer, raison de plus, car disent-ils, depuis l'avènement de la Troïka au pouvoir les fêtes nationales sont ignorées par les gouvernants. La célébration de la fête de la femme cette année, se déroulera en une période de morosité où ses acquis arrachés de haute lutte sont en danger et risquent même d'être remis en cause. Samar Sammoud, membre du bureau politique du PR, précise que « les acquis de la femme ne doivent pas faire l'objet de marchandage. Depuis l'époque d'Alyssa, la femme tunisienne n'a cessé d'être pionnière ». Juste après l'indépendance et dès les quatre premiers mois, un groupe de réformateurs a travaillé sous la direction de Tahar Ben Achour, pour élaborer le Code de Statut Personnel (CSP), mettant ainsi fin à la polygamie et instituant toute une refonte des relations au sein de la famille. Toutefois, la femme rurale tunisienne n'a pas bénéficié de ses droits. La femme tunisienne a été très active avant et après la Révolution. Le Parti Républicain, milite pour bâtir la deuxième République où les droits de la femme seront consolidés pour davantage de justice entre l'homme et la femme.
Meya Jéribi, secrétaire générale du parti, rappelle que cette année, les fêtes nationales, comme la fête de l'indépendance, celle des martyrs ou celle de la République se sont passées en sourdine. Elle ajoute : « espérons que le 13 août soit célébré par tous les Tunisiens. C'est une célébration qui arrive dans une étape transitoire, où l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) est en train de tracer les contours d'une nouvelle société. Le Parti Républicain, tient à sauvegarder les acquis de la femme qui sont le résultat d'un mouvement réformateur éclairé qui fait honneur à la Tunisie et au monde musulman ». Le Parti Républicain appelle toutes les forces démocratiques et la famille centriste à défendre une société basée sur la justice et les valeurs de la citoyenneté où tous les citoyens sont égaux dans les droits et les devoirs, selon les normes internationales de la citoyenneté. Parallèlement au côté festif, l'appel est lancé à toutes les composantes de la société pour rester en situation de vigilance. La marche prévue pour le 13 août a été interdite par le ministère de l'Intérieur. « Cette information a été diffusée lors d'une réunion politique tenue par un parti politique, ce qui montre une interpénétration entre parti et Etat. Le prétexte évoqué par le ministère de l'Intérieur tient au souci de non perturbation de l'activité commerciale à l'avenue Habib Bourguiba. A Sidi Hassine il y a des manifestations politiques tous les soirs. Est-ce qu'elles ne perturbent pas l'activité commerciale ? J'invite le ministre de l'Intérieur à réviser sa position », affirme la secrétaire générale du PR.
Meryem Bourguiba, membre du bureau exécutif déplore « la volonté d'ignorer toutes les expressions de la réforme bourguibienne et de dévaloriser tout ce qu'il a accompli et œuvré pour le peuple tunisien. Les derniers évènements sont une source d'inquiétude », dit-elle. En un temps record, il a été possible de travailler de concert pour préparer la célébration de la fête de la femme. Le travail a été fait avec d'autres partis, ainsi que plusieurs associations comme l'Alliance pour les femmes de Tunisie, composée de 15 associations, l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates, celle des Femmes juristes, l'Assemblée Constituante Civile...
Concernant le rapprochement des forces centristes, Meya Jeribi, précisera que lors de sa dernière réunion à Sfax, le bureau politique avait appelé à « unir les forces politiques démocratiques et centristes, ainsi que les associations démocratiques et modernistes ».