Les travaux du congrès unificateur entre le Parti Démocrate Progressiste (PDP), Afek Tounes, le parti Républicain (PR), d'autres partis, des personnalités indépendantes ont vu la naissance le 9 avril d'un nouveau parti baptisé parti Républicain. Ces travaux qui ont démarré le 7 à Tunis se sont achevés à Sousse. Dans sa première conférence de presse tenue hier, Meya Jéribi, secrétaire générale du nouveau parti a donné des éclairages utiles sur les résultats du congrès. Des congressistes venus de toutes les régions du pays ainsi que de plusieurs pays étrangers comme la France, l'Italie, la Grande – Bretagne, l'Egypte et les pays du Golfe y assistaient. « C'est un congrès qui affiche des ambitions légitimes à participer à la transition démocratique, à l'équilibre des forces politiques dans le pays ainsi qu'à l'alternance », dira en substance Meya Jéribi. L'équilibre des forces politiques et les possibilités d'alternance sont des conditions fondamentales pour la réussite de la transition démocratique. Les travaux du 5ème congrès, précédant celui de l'unification, ont été conduits par Abdejabar Redigui, assisté de deux jeunes Samar Sammoud et Fares Ghezal. Le congrès d'Afek Tounes était aussi dirigé par un jeune Souhaiel Bouharb. Celui de l'ex-parti républicain par Youssef Chahed. Les congressistes ont approuvé les rapports moraux et financiers ainsi que la motion de fusion. L'opération de vote pour l'élection des dirigeants du parti a été faite de façon transparente et démocratique, même si elle n'a pas manqué de faire des mécontents. Le congrès unificateur a vu la participation de près de 850 congressistes. Aux premiers partis PDP, Afek Tounes et le Parti Républicain, se sont joints les partis Al Irada, Al Karama, le mouvement Biladi, le parti de la Justice sociale et démocratique, Ouyoun Harissa, Front progressiste… Plusieurs motions ont été présentées au congrès, suite à un grand labeur de discussions communes qui se déroulaient depuis longtemps. Elles couvrent plusieurs domaines comme l'économie, la politique, la culture, la religion, les jeunes…. Les propositions ont été synthétisées. Elles seront soumises à la première réunion du Comité central prévue à Kairouan le 21 avril courant. « Le choix du nom parti républicain a été fait après un vote à deux tours, par fidélité à ceux qui ont milité pour que la Tunisie soit une véritable République, celle de la citoyenneté, de la justice, de la modération, de la neutralité de l'administration, du rendre compte, du retour au peuple seule source de légitimité », dira la Secrétaire générale. Elle pense que la réussite de l'étape actuelle suppose des mesures et des interventions à prendre par tous. Des thèmes urgents doivent être traités. Une feuille de route claire est à établir. Les prochaines élections doivent se dérouler dans un an. Il revient à l'Assemblée Nationale Constituante de fixer cette échéance. La Constituante doit assumer son rôle dans le contrôle du Gouvernement et la rédaction de la Constitution. Elle doit accélérer le rythme de ses activités sous les projecteurs de la presse. Meya Jéribi dira au Temps, que «le groupe démocrate misera sur le travail des commissions, les rapports avec la société civile et l'information pour accélérer le travail de la Constituante ». Dans la conjoncture actuelle, il faudra opter pour le consensus qui fera cohabiter partenaires et antagonistes, éviter l'instrumentalisation de l'espace religieux par les hommes politiques. Elle considère que le pays a besoin « d'un programme de salut national qui promeut l'emploi et qui servira aussi à tirer les régions déshéritées de la précarité et du besoin ». La période transitoire exige la mise sur pied du système de justice transitionnelle, pour tourner la page du passé. Tels sont les grands axes du travail du parti Républicain. La nouvelle direction du nouveau parti se compose de 30% de femmes et de 25% de jeunes. Concernant les mécontents des résultats des élections au dernier congrès de l'ex-Pdp, Meya Jériba dira que « certains jeunes sont opposés au processus de fusion, chose compréhensible, sauf que la direction du Pdp, considère que la naissance du nouveau parti n'est pas une action de rupture avec le passé, mais elle traduit dans sa dynamique une continuation avec davantage d'ouverture et plus d'efficacité ». La nouvelle direction se penchera dès les prochains jours sur le travail dans les régions. Quant aux neuf membres de la Constituante du Pdp qui ont annoncé le gel de leur appartenance au parti, Meya Jéribi pense qu'ils sont composés de membres dirigeants dont elle est fière. Ils ont participé avant et après le 14 janvier dans les combats du parti. Elle leur rappelle que les élections étaient la règle lors du 5ème congrès du Pdp. Elles ont été transparentes. Meya Jéribi dit comprendre leur mécontentement après la promulgation des résultats. La communication n'est pas rompue et se poursuit avec eux. Leur place dans le parti est claire et nette. Toutefois, il faut se plier aux résultats du congrès et ses institutions. Le débat se poursuit toujours. Quant au rôle d'Ahmed Néjib Chebbi, il est tout d'abord le même que n'importe quel autre militant. Toutefois, il a un rôle qui répond à sa position à l'échelle nationale. C'est un des fondateurs du parti et un leader national qui a marqué de ses empreintes les luttes démocratiques que lui reconnaissent même ses adversaires. Il présidera une haute commission chargée de l'élaboration de politiques générales qui seront proposées à la direction du parti. Elle réunira plusieurs militants de la première heure. Pour ce qui est de la situation financière du nouveau parti, Yassine Brahim, secrétaire exécutif dira que « la dernière campagne électorale a révélé un déficit qui sera épongé après l'élaboration du programme d'action et de la mise en place des structures régionales». L'unification avec la Voie Démocratique et Sociale (VDS) composée par Ettajdid, le Parti du Travail Tunisien et les indépendants du Pôle Démocrate Moderniste (PDM), continue à être un sujet de discussions. « Les débats ont beaucoup duré », dira Yassine Brahim. Sans fermer les portes d'une future rencontre, il préfère activer le travail dans les régions. Le temps presse.