«Le pouvoir religieux va de pair avec le maintien de l'ignorance » qui dit mieux ? On dirait qu'on y est en plein dedans ou presque. Ceux qui ont assisté à la prière de l'Aïd dimanche dernier, vous diront aussi que ceux qui tirent les ficelles veulent en finir une bonne fois pour toutes avec l'islam, religion de la tolérance pour laisser la place libre aux conflits confessionnels. Et la règle numéro un dans toute cette pièce qui se joue serait de diviser pour mieux régner, pour que ceux qui nous gouvernement se maintiennent à leurs sièges. Retour sur un événement qui n'est que l'arbre qui cache la forêt.
Il fallait voir ces grappes d'individus venus par centaines par milliers assister à la prière de l'Aïd dimanche dernier à Hammamet au bord de la mer là où quelque 10 000 fidèles se sont rassemblés. L'Imam a donné son prêche depuis une estrade perchée entre ciel et mer. L'imagination emportée des uns et des autres veut qu'on joue sur les sentiments des fidèles pour attiser le sentiment de haine vis-à-vis d'une frange de la société qui ne semble pas s'être embobinée par les messages alarmants d'Imams pro Ennahdha ou pro salafistes et souvent mus par des sentiments mal maîtrisés. Nos prédicateurs zélés n'ont pas trouvé mieux que de parler des Tunisiens comme vous et moi et qu'ils ont traité d'ennemis de l'Islam, leurs discours moralisateurs et alarmants n'ont pas manqué d'instrumentaliser la religion à des fins partisanes. Les conflits s'annoncent déjà entre dévots fanatiques et zélés d'une confession ou d'une autre. Dans la foulée, on n'oubliera pas non plus de rappeler cette phrase qui revient comme un leitmotiv « Celui qui ne nous soutient pas est contre l'islam » C'est Rached Ghannouchi qui a annoncé la couleur depuis quelques temps « les ennemis de l'Islam veulent détruire Ennahdha » Ennahdha est ainsi devenu selon les dires de son leader le symbole de l'Islam et ceux qui osent toucher à son image seraient des mécréants. Les propos du ministre des Affaires religieuses qui depuis quelques semaines a réagi presque de la même manière en considérant que ceux qui daignent toucher aux bureaux d'Ennahdha auraient touché à une mosquée, est aussi une manière de brimer les esprits et de maintenir la crédulité sans bornes.
La prière sortie de son cadre spirituel
Mais pourquoi donc choisir de sortir la prière de son lieu habituel, “Bouyout Allah'', les mosquées, et de rassembler les fidèles dans la rue, dans des espaces publics et des terrains non appropriés. Les critiques ont fusé en fait entre détracteurs de ce phénomène qui a pris de l'ampleur cette année et ceux qui le bénissent considèrant que dans la Tradition (Sunna), le Prophète donnait la prière de l'Aïd dans la rue. Sauf que le Prophète a prôné un Islam modéré bien différent de la doctrine des prédicateurs zélés des temps modernes. Ceux qui ont crié au scandale ont « parlé d'une démonstration de force » entre prédicateurs manipulés par des politiques. Chose qui n'a pas plu à une frange d'intellectuels qui ont pris ces faits comme une forme de provocation pour que la guerre reprenne de plus belle entre extrémistes religieux et extrémistes laïcs.