La notion de l'image joue de nos jours, un rôle très important dans la réalité sociale. Entreprises, mouvements politiques, personnages publics ne lésinent pas sur les moyens pour améliorer leur image et influencer l'opinion publique. D'ailleurs, le souci de l'apparence et de la démonstration occupe une place centrale dans les modes de communication adoptés par ces acteurs sociaux. Comme de coutume ce sont les médias (audiovisuel et presse écrite) qui sont utilisés et servis par ces acteurs, d'autant plus qu'ils sont conscients de l'importance des médias dans la formation de l'orientation de l'opinion publique. Maurice Duverger, l'a bien expliqué dans son ouvrage, « Méthodes des sciences sociales ». Il considère que les médias ont le même rôle, voire la même importance et l'ampleur que le nucléaire et l'atomique. D'ailleurs, le 20ème siècle a été marqué aussi bien par le nucléaire que par les médias étant donné, qu'ils ont été utilisés par les décideurs et les partis politiques pour mener leurs propagandes et campagnes électorales.
Cette méthode est en train d'être réalisée en Tunisie après les élections du 23 octobre 2011. Nombreux sont les partis politiques qui tentent de mettre la main sur les médias, notamment les plus influents. Objectif : préparer la propagande de prochaines élections que nul d'ailleurs, ne sait quand elles se tiendront. Cette démarche est confirmée par les spécialistes en la matière. Ils se mettent d'accord sur le fait que « bâtir une image c'est d'abord pour l'acteur social, établir un lien entre ses intentions, les informations qu'il diffuse et les croyances de ceux à qui il s'adresse. Car en effet, pour se faire une image de l'acteur social, l'opinion publique ne dispose en principe que des informations que cet acteur a bien voulu lui fournir », d'où la manipulation de la masse laquelle se base sur plusieurs stratégies. Naom Chomsky les a bien expliquées. Il s'agit de la stratégie de la distraction, de créer des problèmes puis offrir des solutions, la stratégie de la dégradation, la stratégie du différé, de s'adresser au public comme à des enfants en bas âge, de faire appel à l'émotionnel plutôt qu'à la réflexion, de maintenir le public dans l'ignorance et la bêtise, d'encourager le public à se complaire dans la médiocrité, de remplacer la révolte par la culpabilité et de connaître les individus mieux qu'ils ne se connaissent eux-mêmes.
Sauf, après le 14 janvier 2010, la quasi-totalité des Tunisiens ont affiché une détermination pour ne pas être de simples citoyens manipulés par des parties bien déterminées. Ils sont de plus en plus conscients des jeux menés par des acteurs sociaux affamés par le pouvoir, lesquels ne lésinent pas sur les moyens pour les manipuler. Les Tunisiens sont en train de prouver qu'ils ne sont pas des enfants en bas âge ou des handicapés mentaux qu'on peut manipuler par des discours vagues où « tout ira mieux demain ».