On veut bien savoir si le mauvais comportement des usagers de la route est inscrit dans les gènes des automobilistes tunisiens ou si ces conducteurs se lâchent parce qu'ils se sentent, notamment depuis la Révolution, dotés d'une marge de liberté plus large, même en matière de conduite automobile, surtout en l'absence parfois des agents de circulation qui se montrent souvent passifs, voire très indulgents, envers les auteurs des infractions routières qui ne cessent de se multiplier et dont plusieurs sont mortelles. Des limitations de vitesse bafouillées, des feux de signalisation non respectées, des dépassements de véhicules non autorisés, des arrêts et des stationnements en lieux interdits et d'une manière anarchique, non-utilisation des casques pour les motards qui zigzaguent entre les voitures, l'excès de vitesse même en zones urbaines, l'usage du téléphone portable au volant, le non-usage de la ceinture de sécurité, la conduite sans permis de conduire et j'en passe..., et surtout le manque de discipline de certains chauffards qui, même fautifs, font entendre leur grogne de la manière la plus ignoble à l'encontre des usagers de la route. Bref, des comportements bizarres et des conduites incorrectes sont devenues des spectacles quotidiens sur nos routes, ce qui dénote que le niveau d'incivisme et d'impolitesse a monté d'un cran depuis qu'il y a eu révolution, laquelle est supposée porteuse de valeurs humaines et civilisationnelles et des règles de se comporter en bon citoyen !
Certes la faute n'incombe pas toujours aux usagers de la route qui ne cessent de rouspéter sur l'état de nos routes et de l'infrastructure routière, dont les chaussées aux nids de poule qui restent parfois des mois sans réparation, les pannes successives des feux de signalisation, le manque d'éclairage public pendant la nuit : plusieurs routes, aux environs de la capitale, pour ne donner qu'un seul exemple, sont en effet plongées dans l'obscurité depuis plusieurs mois, notamment les routes allant de la banlieue-sud vers Tunis ou vers la banlieue-nord via le pont de Radès, un vrai calvaire pour les automobilistes qui conduisent de nuit ! Une telle situation pourrait provoquer des accidents mortels, surtout que ces artères sont très fréquentées ! Les autorités sont donc appelées à remédier illico à ces carences en apportant les solutions adéquates et en adoptant des mesures plus efficaces de sensibilisation et d'application de la loi sur les infractions de circulation. L'accent doit être mis sur la nécessité de réparer les routes détériorées, de revaloriser l'intervention des agents de circulation qui doivent se déployer dans les lieux où la circulation est dense et dans les points noirs afin de contrôler davantage les contrevenants et d'intensifier leur intervention en matière de sécurité et de prévention routière, surtout que nous sommes à quelques semaines de la rentrée scolaire.
Toujours est-il que les usagers de la route demeurent les grands responsables de ce tohu-bohu dans la circulation routière : on déplore ces comportements anormaux et illégaux adoptés par certains chauffeurs qui font souvent fi des règles fondamentales de la conduite automobile et qui n'ont pas le sens de la responsabilité ni de la coopération envers leurs semblables sur la route ! Un peu de civisme s'il vous plaît !