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La séance unique toute l'année sous la loupe de la science
Publié dans Le Temps le 28 - 08 - 2012

Les sciences du travail se sont beaucoup intéressées à la question des horaires de travail. Les recherches européennes les plus récentes ont montré qu'en France le passage aux 35 heures avait eu de graves conséquences sur la santé des salariés.
En effet, ils devaient faire en 35 heures ce qu'ils faisaient auparavant en 39 heures. Le travail était devenu plus intensif et les cadences avaient augmenté tout comme le stress et les maladies professionnelles.

Pour cela, le maintien de la séance unique toute l'année interpelle les chercheurs. Historiquement, le phénomène de la séance unique répondait aux contraintes de chaleurs pendant l'été. Il s'agissait clairement de réduire la pénibilité au travail des salariés du secteur public. Certaines branches du secteur privé suivaient telles que les banques. Lorsque le ramadan ne tombait pas juillet et août, c'est donc du 3 mois de séance unique qu'on pouvait compter.

Pendant ces périodes de séance unique, les clients doivent s'adapter, mais les salariés et les entreprises aussi. Le flux des clients se concentre pendant la première demi-journée et les salariés gèrent alors une clientèle plus nombreuse et plus tendue à cause du temps d'attente accru lui aussi. Car bien entendu, comme en France avec le passage aux 35 heures, la séance unique n'implique pas de recruter pour amortir la charge de travail. Quant aux entreprises, force est de constater l'insatisfaction des investisseurs étrangers et tunisiens. La séance unique réduit considérablement la réactivité et par là même la compétitivité. Toute démarche administrative est ralentie et il en va de même des opérations bancaires.

La séance unique est donc un piège surtout si la semaine de cinq jours vient s'y greffer. Les salariés concernés ne voient que la moitié du verre plein, c'est-à-dire plus de temps libre. Sauf que la charge de travail augmentera considérablement car il faudra faire le travail d'une double séance en une séance. Le stress et les conflits augmenteront eux-aussi, notamment avec les clients mécontents mais aussi entre collègues. Pire, les investisseurs étrangers pourraient trouver ici un argument supplémentaire pour délocaliser, faisant ainsi de nouveaux chômeurs.

Envisager une séance unique toute l'année peut représenter un acte électoraliste. Ce projet est à double tranchant car même s'il libère du temps pour les salariés du secteur public, il fera de leur travail un nouvel enfer avec une charge lourde de travail et de nombreux conflits qui se répercuteront sur la vie familiale. Les clients seront à nouveau pris en otage et le service rendu de piètre qualité. Il faudra compter du retard dans les interventions techniques et les traitements des dossiers clients. Quant aux entreprises, elles chercheront à quitter.

Finalement, que retenir de ce projet ? Trois hypothèses sans doute : soit le gouvernement fait du populisme en vue de remporter les prochaines élections ; soit il veut mettre à plat l'économie tunisienne ce qui est sans doute peu probable ; soit il cherche une autre arme pour privatiser à terme le secteur public. Seul l'avenir nous dira laquelle s'avère être bonne.

Raouf Ghram, PhD, Assistant Professor Higher Institute of Human Sciences of Tunis Department of Psychology


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