Le ministère de l'Industrie rappelle que le problème dépasse ses compétences et concerne en premier lieu le ministère du Commerce et les services de la Douane Le ministère de l'Industrie a lancé, mardi 28 août, un véritable cri d'alarme face à l'aggravation du phénomène de trafic et de contrebande du fer et acier de construction à partir des pays voisins à destination de la Tunisie , ce qui a causé de grands préjudices au secteur en Tunisie au double plan de la production et de la distribution. Lors du point de presse périodique organisé, mardi 28 août 2012, au palais du gouvernement à la Kasbah, le représentant du ministère de l'Industrie, Sami Bou Farès, directeur adjoint des industries mécaniques et des minéraux, a signalé que les ventes du fer et acier de construction dans les circuits organisés en Tunisie en 2012, ont enregistré un recul de l'ordre de 40%, alors qu'elles avaient connu déjà un recul de l'ordre de 18% au cours de 2011, par rapport à 2010. Les quantités vendues en 2011 se sont montées à 428 mille tonnes contre 485 mille tonnes en 2010. Le ministère de l'Industrie a reçu des requêtes et des plaintes de la part des producteurs et des distributeurs du fer et acier de construction en Tunisie, à cause de ce recul dont les causes sont l'aggravation de la contrebande de fer et d'acier de construction à partir des pays voisins, notamment l'Algérie, à destination de la Tunisie, au point que le marché local a été inondé de fer et d'acier de construction illégalement introduits en Tunisie et vendus à des prix bas et inférieurs aux prix officiels appliqués en Tunisie. En effet, les prix du fer et de l'acier de construction sont fixés en Tunisie, alors que les prix des produits semi finis nécessaires à leur fabrication sur les marchés mondiaux ne sont pas stables et varient beaucoup. Ils augmentent parfois subitement, passant de 450 à 700 dollars la tonne. Le représentant du ministère de l'Industrie a indiqué que le problème dépasse les compétences du département de l'industrie et concerne en premier lieu le ministère du Commerce et les services de la douane qui sont chargés de la lutte contre les importations illégales et les trafics des biens et services, afin de garantir le bon fonctionnement du marché intérieur. Le ministère de l'industrie a pris les mesures nécessaires pour attirer l'attention du ministère du Commerce et de la douane concernant l'aggravation de la contrebande de fer et d'acier de construction à partir des pays voisins, notamment de l'Algérie, à destination de la Tunisie et les préjudices qu'elle a causé au secteur. Or, le secteur du fer et de l'acier de construction est un secteur stratégique pour l'économie nationale et va connaître la réalisation d'une nouvelle usine à Kairouan d'une capacité de 300 mille tonnes par an. Le secteur emploie 2200 personnes de manière directe et plus de 7000 indirectement.
Menaces de faillites
Les producteurs et distributeurs appréhendent la faillite et la fermeture de leurs établissements si le phénomène continue à s'aggraver davantage. Au même moment, le fer et l'acier introduits par contrebande ne répondent pas aux normes de la qualité et ont des effets négatifs sur la sécurité des constructions, ce que les citoyens doivent réaliser. Bien que le phénomène soit ancien et l'objet de suivi continu de la part du ministère, il s'est aggravé, cette année. Le ministère a organisé des réunions avec les professionnels pour connaitre leurs préoccupations et examiner les mesures à prendre en vue de régulariser la situation. Ces préoccupations ont été transmises aux services compétents du ministère du commerce et de la douane. Le ministère de l'Industrie a procédé en 2011, à deux reprises, à la majoration des prix du fer et de l'acier de construction, et autorisé des importations de l'ordre de 100 mille tonnes de produits finis. A cet égard et en réponse aux nombreuses questions soulevées par les journalistes, le représentant du ministère de l'industrie a estimé que selon le département de l'industrie, la solution réside dans la libération des prix appliqués en Tunisie en fonction de l'évolution des cours mondiaux. Les services concernés du ministère de l'Industrie se penchent sur l'élaboration de propositions de solutions dans ce domaine, qui seront présentées au gouvernement et au Conseil des ministres pour prendre les décisions définitives.