La Chine est prête à acheter davantage d'obligations d'Etat de l'Union européenne alors que la crise de la dette européenne pèse sur la croissance mondiale, a déclaré jeudi le Premier ministre Wen Jiabao, apportant le soutien le plus marqué depuis plusieurs mois de Pékin à la zone euro. La crise de la dette, qui explique pour une bonne part le ralentissement des exportations et de la croissance chinoise ces derniers mois, a été le principal sujet de discussions entre Wen Jiabao et la chancelière allemande Angela Merkel, en visite officielle dans la République populaire. Les deux dirigeants ont néanmoins pris le temps de signer plusieurs accords et contrats commerciaux, parmi lesquels une commande de 50 Airbus A320 pour 3,5 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros) et des projets d'investissement impliquant le géant automobile Volkswagen comme le groupe chinois d'équipements de télécommunications ZTE.
Le chef du gouvernement chinois a déclaré que son pays était prêt à continuer de soutenir la zone euro et qu'il intensifierait ses discussions avec l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international dans le but d'aider les pays européens en difficulté.
"La Chine est disposée, à condition d'évaluer pleinement les risques, à continuer d'investir sur le marché de la dette souveraine de la zone euro et à renforcer la communication et la discussion avec l'Union européenne, la Banque centrale européenne, le FMI et d'autres pays clés pour soutenir les pays endettés de la zone euro à surmonter leurs difficultés", a-t-il dit.
Wen Jiabao n'a pas pour autant dissimulé la préoccupation que suscite la crise de la zone euro en Chine.
"La crise de la dette a continué d'empirer ces derniers temps, suscitant de graves inquiétudes au sein de la communauté internationale. Pour parler franchement, je suis moi aussi inquiet", a-t-il dit. Wen Jiabao a ajouté que ses discussions avec Angela Merkel avaient un peu apaisé son inquiétude, mais il a averti que la crise était encore loin d'être résolue. Il a assuré croire que la zone euro survivrait à la crise mais a constaté que la situation économique mondiale restait difficile. Il a dit espérer que la zone euro parvienne à un "équilibre" entre l'austérité budgétaire et le soutien à la croissance. De son côté, Angela Merkel a évoqué la "volonté politique absolue" de la zone euro de stabiliser la monnaie unique. La crise de la dette a eu un impact sur les exportations chinoises et sur la situation économique de la République populaire, qui traverse sa période la plus délicate depuis trois ans.