En suivant le match Sierra Léone samedi 9 de ce mois, les remarques faites par le commentateur de la chaîne Une sur l'état de la pelouse du stade de la rencontre, n'ont pas manqué de nous interpeller de par l'injustice faite à cette arène de jeu. Et pour cause l'état non moins lamentable des nôtres.
La dégradation observée depuis deux années ne fait que s'aggraver pour nous donner des pelouses indignes des enceintes qui les entourent. Radès, le fleuron de nos stades et qui compte parmi les meilleurs en Afrique et peut rivaliser avec ceux d'Europe abrite aujourd'hui une pelouse dans un état lamentable sur laquelle il est quasiment impossible de pouvoir évoluer correctement. Les nids de poules ou plutôt nids d'éléphants couvrent des parties entières de la pelouse, devenant un véritable danger pour les joueurs, surtout les techniciens d'entre eux qui risquent à tout instant de se faire du mal. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux surtout ceux de l'EST qui ont joué trois rencontres en ligue des champions souffrent aujourd'hui de problèmes inhérents à cet état du gazon de Radès. Certes, on venait tout juste de le fermer pour une période dite d'entretien, mais à notre avis ça ne sera que du replâtrage, car le problème nécessite une refonte totale de la pelouse et sans doute avec une nouvelle génération de plants qui soient adaptés au climat de notre pays et aussi avec des techniques appropriées, car il est évident qu'il y a un manquement certain à ce niveau.
Idem pour les autres stades !
Les pelouses d'El Menzah, de Taïeb M'hiri, à Sfax, souffrent de leur côté des mêmes tares. Et on nous avance parfois des explications, le moins qu'on puisse dire qu'elles ne tiennent pas la route telle que le gazon d'El Menzah est un gazon de printemps pour justifier son état en hiver et en automne. Mais, force est de constater qu'au printemps comme en été en 2011 et 2012 la pelouse de cette enceinte était on ne peut plus déplorable.
Cela dit, il est préférable de ne pas allonger encore la liste, car à Kairouan, comme à Gafsa ou Béni Khalled la situation est encore pire.
Et dire que nous voulons être performants dans les joutes régionales et internationales. Nos pelouses à vrai dire ne diffèrent en rien de nos jours de celles des pays d'Afrique, du Sahel ou du Sud du Sahara. Ne sommes-nous pas des Africains ? Nous devons nous rendre à l'évidence que c'est le cas en dépit des moyens matériels, et des compétences dont la Tunisie dispose.
On dépense des milliards pour le sport dans notre pays et il suffit de quelques centaines de millions de nos millimes, pour donner aux pelouses à travers le territoire une autre allure que celle d'aujourd'hui. Il faudrait aussi que l'on se penche sur la question pour mettre en place un mécanisme efficace pour veiller sur les pelouses et assurer leur entretien permanent. Dans les pays du Nord de la Méditerranée dont le climat ne diffère pas beaucoup du nôtre, il y a des organismes bien établis qui veillent sur l'état des pelouses avec ceux qu'on appellent les jardiniers spécialisés en la matière. Des jardiniers qui sont astreints à l'intersaison à des cycles de formation pour s'adapter aux nouvelles techniques et d'entretien.
Ils présentent leurs rapports et formulent leurs besoins, mettant les autorités devant leurs responsabilités.
Nous avons besoin d'une pareille organisation et d'une sollicitude plus accrue pour que nos stades ne présentent plus cet état hideux. Si non pourquoi pas revenir à la terre battue en attendant des jours meilleurs, avec une réelle prise de conscience de l'importance de l'aire de jeu pour la performance et pour les joueurs eux-mêmes qui courent des dangers réels en évoluant sur des terrains mi terre battue mi gazon.