Lors de l'émission sportive dominicale, les intervenants ont soulevé « brièvement » les problèmes endurés par les joueurs générés par l'état lamentable de nos pelouses. Un sujet autrement plus important et nécessitant à notre sens une plage horaire plus étendue. Car à l'exception de la pelouse de Monastir (un véritable joyau) et à un degré moindre celle de Radès, nos terrains sont dans un état déplorable. L'on se rappelle tous que la Tunisie s'est dotée de son premier tapis vert en 1967 lors de la tenue sur nos terres des joutes Méditerranéennes. Suivirent bien plus tard les Zouiten, Megrine, Hammam-lif pour finalement voir le phénomène se généraliser à tous les stades du pays au grand bonheur des férus de football. Seulement voilà, des lacunes virent le jour très rapidement, conférant à ces aires de jeu l'aspect d'un champ de blé dévasté par une tornade. Les CAN 94 et 2004 furent l'occasion propice pour les relooker, une aubaine inespérée où l'état ne lésina pas sur les moyens pour les parfaire et offrir aux téléspectateurs du monde entier des images à la hauteur du pays. Mais ce ne fut hélas qu'un sommaire replâtrage. Et on retomba très vite, sitôt les derniers lampions de la fête éteints, dans nos vieux travers à la peau dure ; terrains bosselés, clairsemés de touffes d'herbes masquant souvent des excavations profondes.
RECRUDESCENCE DES ENTORSES ET DES CROISES Résultat des courses : des infirmeries qui ne désemplissent pas, des lésions variant des entorses bénignes ou malignes aux accidents autrement plus graves (ligaments croisés), plus invalidants allant jusqu'à compromettre voire briser des carrières entières de compétiteurs au talent confirmé au grand dam de tous. Faut il souligner que ces blessures peuvent survenir rien qu'en foulant « la pelouse » ( ?) et avant même l'entame des échauffements.
UN ECHEC ANNONCE ! Posons-nous cette simple et innocente question : à qui avons confié nos terrains en terre battue pour la scientifique et non moins délicate mission d'engazonnement ? La réponse n'est pas difficile à deviner ! À des ex-internationaux ayant pratiqué des disciplines autres que le football, ayant certes rendu de fiers services à la nation (un devoir) et ils en ont par ailleurs fortement tiré profit. Par nous ne savons quelles entrées et recommandations auprès des sphères décisionnelles, les voilà intronisés «ingénieurs agronomes ». Sur quels diplômes, critères, vécu se seraient basés les « décideurs » ? Mystère et boule de gomme ! Des locaux rutilants, une armada de belles secrétaires triées sur le volet, des brochures alléchantes représentant et vantant leurs exploits et réussites (parc des princes, new camp, voire un maracana que cela ne nous aurait nullement étonné) et le tour est joué ; avec des conseillers municipaux novices et non moins impressionnés de se bousculer aux portillons ; bonjour la grosse galette, la timbale, l'eldorado !
LA SOLUTION EST POURTANT LA ! Ironie du sort, la solution aux déboires et hantises de nos joueurs, leurs parents, staffs techniques médicaux et administratifs est à quelques encablures du stade d'El-Menzah ; entendre la faculté d'agronomie. Voilà une institution étatique, dispensant des études supérieures s'étalant sur 5 longues années (comme en médecine) excusez du peu, les deux premières à l'INAT : institut national d'agronomie de Tunis, les trois restantes soit à Chott-meriem (arboriculture), soit au Kef (céréaliculture) et ce qui intéresse particulièrement notre approche : l'Horticulture, où on enseigne entre autres la spécialité gazon (tiens !)À Chott-meriem également.
QUESTIONS : * A-t-on tiré profit du coté des tutelles concernées (sport, équipement, agriculture, santé, enseignement supérieur) des solides connaissances en la matière de ces diplômés universitaires SVP ? * Pourquoi ne pas les embaucher pour remédier aux états catastrophiques, histoire d'épater la galerie, d'accéder à un standing digne de ses compères ? * Le reste des agronomes moins vernis ont ils étudié d'interminables années durant pour finalement garnir les terrasses des cafés à la merci d'un serveur condescendant et compréhensif à leur égard. . CONCLUSION : Pourquoi les concernés par cet épineux problème : équipes, médecins du sport, tutelles, presse, sponsors, etc. n'organisent ils pas une journée scientifique intitulée « Stop aux lésions dues au gazon », pour y débattre de la question et confier à nos pauvres (au propre et au figuré) ingénieurs spécialistes en gazon la réfection, le rafistolage et l'entretien de nos pelouses ; leurs listing et coordonnées n'étant nullement ardus à dénicher du cote de Chott meriem. Et tout le monde de sortir gagnant dans l'affaire au grand dam de certains médecins qui ont suffisamment fait leur beurre dans l'affaire, mais faisons leur confiance, ils finiront bien par dégoter un autre créneau !