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«Ce n'est pas à l'Etat de gérer les journaux-papier, et voilà comment nous procéderons pour DAR ASSABAH»
A bâtons rompus avec Khalil Zaouia, surnommé «le conciliateur»
Publié dans Le Temps le 15 - 09 - 2012

On l'appelle «le conciliateur» et au sein du gouvernement, on fait très souvent appel à lui pour les dossiers les plus épineux et face auxquels les gouverneurs ont du mal à trancher ou à trouver l'issue.
Tout le monde préfère avoir affaire à Khalil Zaouia, ministre des Affaires sociales et le couloir qui mène à son bureau, grouille tous les jours d'une multitude de personnes venues chercher secours et une oreille attentive. Sa réputation de bon négociateur lui a valu le respect de certains et lui a légué un fardeau, celui des dossiers qui ne sont pas du ressort du ministère des Affaires sociales.

C'est quelque part dû au fait qu'il a plusieurs casquettes et à son passé de syndicaliste : responsable au syndicat des médecins, Secrétaire général du syndicat national des médecins hospitalo-universitaires, militant des droits de l'Homme durant les années 90 au sein de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme et enfin professeur et chirurgien orthopédiste. Ce jeune quinquagénaire a sous la main deux grands dossiers épineux relevant des médias. Celui de la télévision nationale et celui de Dar Assabah.

Le Temps : Le mercredi 12 septembre, des négociations ont eu lieu entre les syndicats de la télévision nationale et vous en tant que ministre des Affaires sociales. Des négociations qui ont duré des heures et aux termes desquelles, la grève prévue le lendemain, le 13 septembre, par les syndicats et le personnel de la télévision nationale, a été annulée. Pourriez-vous nous expliquer comment cela s'est passé ?

Khalil Zaouia : L'annulation de la grève est venue après les négociations entre le ministère, les syndicats et la direction de la télévision nationale. Le syndicat a présenté des revendications dans le cadre d'une motion professionnelle. Il y a eu des tentatives de négociations et de conciliations faites par le gouverneur de Tunis en présence de l'inspection du travail qui a permis de progresser un peu. On a, donc, jugé plus utile de reprendre de manière plus centrale les pourparlers.

La grève a été prévue pour dénoncer plusieurs pratiques, entre autres, la nomination de la nouvelle directrice à la tête de la télévision nationale. Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi que les négociations soient faites avec le ministère des Affaires sociales dans un dossier portant sur un organe de presse ?

Je vais vous expliquer pourquoi. Le ministère des Affaires sociales étant destiné par la loi, à être le conciliateur dans les conflits de travail, entre les salariés et l'employeur dans les entreprises privées ou publiques, nous sommes intervenus pour trouver ensemble avec les syndicats une solution. C'est, donc, dans ce contexte-là, que le dossier a été automatiquement confié au ministère des Affaires sociales. D'ailleurs, nous avons été, précédemment, été sollicités par le syndicat pour que nous nous impliquions directement. Une catégorie strictement professionnelle propre à toutes les entreprises (organigrammes d'organisations des émissions, des séances, organisation du travail, tickets restaurants, etc....). C'est là où le ministère des Affaires sociales peut intervenir. La seconde revendication concerne la gouvernance de la télévision tunisienne qui est une question éminemment politique et qui n'est pas de notre ressort. Quant à la nomination de Imen Bahroune, elle a été évoquée en dernier lieu durant les négociations après que l'accord ait été signé presque. C'était plus pour eux, une affirmation de principe beaucoup plus que de revendication de changement. La preuve, la grève a été annulée.


«On est obligé d'attendre que les choses se clarifient par rapport à l'instance de régulation et que le texte qui gère la nomination des représentants soit voté par l'ANC.»


Pourriez-vous nous donner un peu plus de détails sur le déroulement des pourparlers qui ont tout de même duré une journée ?

Il faudrait rappeler que la veille de notre entrevue, les syndicats ont été voir le gouverneur de Tunis. Le terrain avait déjà été déblayé et il y a même eu un accord mais qui ne concernait pas tous les points de la motion. Notre débat a principalement tourné autour de la question de la composition du conseil d'administration. Nous avons longuement discuté avec eux par rapport à ça. Il avait un accord, au préalable signé au mois de mars dernier au Premier ministère, qui stipule que le conseil d'administration pourra comporter 17 personnes avec répartition par catégorie. Or, la loi ne permettait pas plus de 12 membres dans un conseil d'administration d'une entreprise publique. C'est dans ce cadre-là qu'on a renégocié la composition dudit conseil.

Quelles ont été les propositions des syndicats de la télévision nationale par rapport à la composition du Conseil d'administration et quel est le consensus auquel vous êtes arrivés au terme de cette entrevue ?

Ils désirent avoir 4 représentants au sein du conseil. Un représentant du syndicat de base et trois représentants de corps, élus par le corps, le corps des journalistes, le corps des techniciens et le corps de la production. Pour les 8 autres membres, ils ont proposé que trois d'entre eux soient de l'Instance la régulation. Or, le souci aujourd'hui est qu'il n'est pas possible de faire des élections en l'absence d'un texte de loi ! Quels sont les électeurs ? Qui sont les élus ? A moins qu'on projette de faire ça dans six mois, c'est une option, ou bien on projette de faire un conseil d'administration consensuel. Pour l'instant, nous nous sommes mis d'accord que les trois membres qui devraient faire partie de l'instance de régulation encore inexistante, seront des représentants de la société civile, des experts et des militants des médias.

Pourriez-vous nous éclairer un peu plus ? Vous avez renégocié la composition et la manière de reconstituer le conseil d'administration?

Dans l'ancien accord, ils avaient prévu une présence effective des syndicats de base, de représentants de corps qui travaillent à l'intérieur de la télévision nationale, une instance de la régulation de l'information qui n'existe toujours pas. On a longuement discuté sur la conception du conseil, qui devrait être constitué, des représentants de l'Etat puisque c'est une entreprise publique à 100%, la place de l'instance, celle des syndicats, celle aussi des représentants des corps. On s'est même basé sur les expériences internationales dans la nomination des PDG à la tête des médias publics. En France, par exemple c'est le Président de la République qui le fait.

Ce qui n'est pas notre cas, vu que ces décisions-là ne sont pas du ressort du Président de la République ! On ne pourrait donc pas citer la France comme exemple.

Non, peu importe la personne qui nomme, ça revient au pouvoir exécutif. La télévision tunisienne étant dépendante du budget de l'Etat et étant une entreprise publique, dépend du Premier ministère. C'est donc au Chef du gouvernement de nommer, si on veut faire une analogie avec la France.

En France, l'audiovisuel est protégé par le CSA, alors que jusqu'à nos jours, en Tunisie, le gouvernement remet continuellement la création de l'instance de régulation de l'information !

Certes, mais nous avons essayé de travailler avec les moyens dont nous disposions, en l'absence de cette instance. Nous avons fait un accord consensuel avec une composition consensuelle qui tienne compte du contexte actuel. On s'est donné un délai d'un mois pour mettre en place un nouveau conseil d'administration, en espérant que d'ici-là, l'Assemblée constituante vote pour la composition de l'instance de régulation de l'information. On est obligé de tenir compte de ce contexte-là. En attendant, le nombre des membres du Conseil est limité à douze. On a été obligé d'attendre que les choses se clarifient par rapport à l'instance et que le texte qui gère la nomination des représentants des corps passe par l'ANC et soit mis en vigueur.

«Si on veut instaurer un régime démocratique ce n'est pas à l'Etat de gérer les journaux pour faire leur propre propagande !»

Qu'en est-il de Dar Assabah ? Il parait que le dossier vous a été proposé et que le syndicat vous a contacté.

J'ai reçu une demande orale officielle du syndicat général de l'information qui dépend de l'UGTT pour ouvrir les négociations. Nous avons fixé un rendez-vous pour le début de la semaine prochaine. Il s'agira d'une réunion de négociations à propos des revendications du personnel de Dar Assabah.

Sur quelle source vous allez vous baser ?

Sur la motion professionnelle que le syndicat de Dar Assabah a publiée. Contrairement à la télévision nationale, les négociations tourneront surtout autour de la nomination du directeur général à la tête du journal. C'est la question centrale.

La motion comporte aussi la régulation de la situation précaire de plusieurs journalistes qui n'ont pas de contrats ou de couverture sociale et des techniciens qui réclament la somme colossale de presque deux milliards. En tant que ministre des Affaires sociales, comptez-vous trouver des solutions durant la réunion ?

Que l'on soit clair, le rôle du ministère des Affaires sociales n'est pas d'intervenir dans la gouvernance d'une entreprise qu'elle soit publique ou privée. Si le syndicat réclame le départ d'un responsable de son entreprise, ce n'est pas au ministère des Affaires sociales de le faire. C'est la position du conseil ministériel. Maintenant, si on vase réunir avec les syndicats de Dar Assabah, ça va être en présence de responsables de l'entreprise à l'échelle gouvernementale, la présidence du gouvernement puisque la société est encore sous la tutelle de l'Etat. On fera en sorte de rapprocher les points de vue entre le représentant des salariés et l'autorité de tutelle. On essaiera de voir le consensus qui serait possible. Ce n'est pas à nous de dire si le directeur reste ou part. Mais en tant que ministre des Affaires sociales et membre du gouvernement a sa position, chose que je dirai au conseil des ministres. Par obligation de réserve et par respect, je préfère ne pas la déclarer maintenant.

Deux grands chantiers sont ouverts à Dar Assabah : celui de la gouvernance et celui des cas sociaux de certains employés. Lequel aura la primauté durant les négociations?

Les soucis professionnels (contrats de travail, primes non versées, organigrammes) et le volet de la direction seront discutés franchement et directement entre les deux partenaires avec aussi l'inspection du travail, on va essayer de rapprocher les deux points de vue et de favoriser le consensus. On abordera les sujets les plus épineux tels que la nomination du premier responsable à la tête du journal. D'ailleurs, ce n'est pas à l'Etat de gérer les journaux papiers ! Ce n'est pas son rôle. Il s'est trouvé gestionnaire de Dar Assabah par accident. Parce que si on veut instaurer un régime démocratique ce n'est pas à l'Etat de gérer les journaux pour faire leur propre propagande !


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