«La propagande est à la société démocratique ce qu'est la matraque à l'Etat totalitaire.», Noam Chomsky
Pour que les magnats des médias et les capitalistes n'aient pas cette mainmise corruptrice sur le contenu de l'information et sur la ligne éditoriale, une mainmise qui travaillerait leurs intérêts politico-financiers, les trois journaux de Dar Assabah se soulèvent depuis bientôt un mois et persistent et manifestent. En ce 25ème jour de sit-in, le personnel de Dar Assabah a tenu une conférence de presse au sein du journal. Deuxième en son genre, cette rencontre a été l'occasion d'exposer officiellement et publiquement l'état financier de la société Dar Assabah. Le coup d'envoi a été donné à 11h, une centaine de personne afflua et meubla le hall des locaux. Les lieux étaient transformés en micro-musée où les murs étaient drapés de banderoles et de photos relatant le militantisme et la résistance du personnel : techniciens, journalistes, employés et imprimeurs depuis 25 jours, maintenant. Pour cette fois-ci, et pour démentir les échos qui circulent sur la faillite imminente de Dar Assabah, des rumeurs que les décideurs politiques et administratifs ne se gênent pas de diffuser publiquement avec pour arguments des chiffres erronés ; le personnel de l'institution a organisé une conférence de presse, hier, pour montrer, par le biais d'une armada d'experts internationaux en finances, comptabilité et en bonne gouvernance, que Dar Assabah se porte bien. Cette dernière n'a, selon le rapport des experts, aucune dette !
Une présence massive de la société civile et des médias
Rempart contre le totalitarisme et pionnière de la révolution médiatique en Tunisie, Dar Assabah a vu la participation d'une kyrielle de personnalités connues à l'instar de Sami Tahri, Secrétaire général adjoint de UGTT responsable de l'information et de la communication, Néjiba Hamrouni, présidente du SNJT, Hsan Mansi, président du conseil national indépendant de l'information, Kamel Laabidi, président de l'INRIC, Hichem Snoussi, Article 19 ou encore Abdassattar Ben Moussa, président de la LTDH. La présence citoyenne était aussi très remarquable et dont le soutien était plus qu'émouvant. Les présents étaient même restés après la clôture de la conférence, curieux et fascinés par l'exposition d'une multitude de photos qui reflètent les actions et divers moments forts du soulèvement de Dar Assabah, de sa guerre pour la liberté d'expression et l'indépendance des médias. De leur côté, les médias audiovisuels et de la presse écrite étaient venus en nombre. La télévision nationale a brillé par son absence. S'agirait-il d'un oubli ou d'un problème de bonne gouvernance ? Parce que la maîtrise des outils de communication sert le pouvoir politique et économique, on aimerait et on s'obstinerait sous ce gouvernement provisoire à cadenasser et à fausser l'information, à leurrer l'opinion publique. Dar Assabah n'entrera pas dans ces machinations diaboliques et persévère dans sa quête d'affranchissement et de liberté.