Jelma. Ville située dans la région de Sidi Bouzid, connue pour son calme et sa sérénité et la gentillesse spontanée des habitants s'est transformée du jour au lendemain en un champ de bataille entre les habitants de deux cités se trouvant de part et d'autre de la ville. Au départ, dans un café du centre ville, deux jeunes individus agissant sous l'effet de l'alcool et à la suite d'une partie de cartes, se sont bagarrés. Tous les efforts des présents n'ont pas suffi à arrêter les dégâts. L'alcool mêlé aux sentiments de régionalisme a fait que chacun des deux antagonistes a demandé l'aide des habitants de sa région et à partir de là, comme pris par un sentiment d'adversité dangereuse se transformant en haine, une guerre a éclaté. Des gourdins, des épées, de grands couteaux des pierres et même des haches ont été les armes utilisées. Devant l'impossibilité des forces de l'ordre, en nombre assez réduit, aucune autorité n'a pu rétablir le calme.
Les magasins, les marchés, les pharmacies et toutes les boutiques ont été fermées de peur d'être saccagées. Une nuit de peur et d'angoisse pour tous les habitants qui se sont réfugiés chez eux en bloquant les entrées de leurs domiciles respectifs.
Le lendemain, les premières heures matinales se sont passées dans le calme, quand soudain rebelote. La partie a repris de plus belle. Blocage de la route nationale N°3 avec des rocs de pierres. Une horde sauvage s'est attaquée aux magasins en saccageant et en incendiant les lieux tout ça dans une atmosphère de haine. On en voit de tout. Paroles obscènes, vulgarités sans égales. Leurs adversaires se sont armés de fusils de chasse. Les tirs ont fusé de partout. Des blessés gisaient au sol, inertes d'autres appelant du secours.
Un spectacle désolant nous rappelant certaines scènes qu'on voyait à la télévision en murmurant la fameuse phrase « ça n'arrive qu'aux autres » mais voilà le fanatisme et l'obscurantisme se sont installés chez nous.
L'école primaire se trouvant près des lieux de troubles, a fermé ses portes. Le Directeur a informé les habitants de garder leurs enfants chez eux en attendant le retour au calme.
Il faut maintenant se rendre à l'évidence. L'incapacité des autorités à envoyer des renforts et en l'absence de moyens humains et matériels, les forces de l'ordre ne peuvent à eux seuls agir. Souhaitons que les sages de la région se réunissent au plus vite afin de remettre les pendules à l'heure et faire revenir le calme par des moyens persuasifs.